Les opérateurs bénéficiaires de concession pourront reprendre la pêche au corail en 2017, le taux d'avancement des préparatifs juridiques et pratiques ayant atteint 90 %, a indiqué un responsable au ministère de l'Agriculture, du développement rural et de la pêche. "Le ministre de l'Agriculture, du développement rural et de la pêche, Abdesselam Chelghoum a fixé aux cadres de son département l'année 2017 comme dernier délai pour lancer l'exploitation du corail et fin 2016 pour le parachèvement du cadre juridique", a déclaré le Directeur général de la pêche au ministère, Taha Hamouche dans un entretien à l'APS. La Direction a reçu des instructions "fermes" à l'effet de respecter les délais fixés pour lancer l'exploitation de cette richesse dont la pêche est suspendue depuis 2001. Cette activité sera lancée pour "renforcer l'économie nationale par d'autres revenus hors hydrocarbures dans le cadre de la politique de l'Etat visant à diversifier l'économie à travers tous les secteurs, dont la pêche et les ressources halieutiques", a-t-il précisé. Les responsables du secteur ont pour objectif organisé la filière et relancer la pêche pour "préserver et protéger cette richesse de la pêche illicite". Les études techniques réalisées dans ce cadre affirment que "l'Algérie figure parmi les rares pays qui disposent d'importantes quantités de cette ressource", selon M. Hamouche. Cette richesse sera un appui économique dans la mesure où elle permettra de créer de nouvelles opportunités de travail d'une part et de nouvelles ressources pour le trésor public d'autre part. Concernant les mesures juridiques prises dans le cadre de la reprise de la pêche au corail, un décret exécutif N° 15-213 fixant les modalités et conditions de pêche au corail a été promulgué en date du 26 août 2015. Ce dernier renferme 25 textes réglementaires répondant à des normes scientifiques et études spécifiques. Ces textes comprennent 21 textes d'application et 4 arrêtés interministériels, a précisé M. Hamouche, soulignant que ce cadre juridique fixait les conditions et modalités d'exploitation, à savoir la durée, les moyens utilisés, les périodes, les normes scientifiques et techniques relatives à la nature du corail ainsi que les plongeurs professionnels chargés de la pêche et de la formation. Selon le même responsable, la durée d'exploitation de la concession en matière de pêche au corail est de 5 ans au maximum, au bout desquelles les périmètres d'exploitation seront fermés et mis en jachère pour une période minimum de 20 ans. Pour le quota annuel maximum autorisé par concession, il est au prorata du nombre de concessionnaires admis, sans toutefois dépasser 3.000 kg par périmètre d'exploitation. La pêche au corail est ouverte successivement par un système de rotation dans deux zones (Est et Ouest), organisées en deux périmètres à raison de 30 concessionnaires par périmètre au maximum. La zone Est couvre le littoral de la wilaya d'El Tarf (30 concessionnaires). Quant à la zone Ouest, elle comprend les wilayas de Skikda et de Jijel (15 concessionnaires pour chaque wilaya). Le débarquement du corail pêché dans les périmètres d'exploitation s'effectue au niveau des ports d'El Kala, de Annaba, de Boudis (Jijel), de Bejaia, de Stora (Skikda), de Dellys, de Ténès, de Mostaganem et de Beni Saf. Le décret définit les conditions et modalités d'exploitation des ressources biologiques par la plongée sous marine professionnelle. Après chaque opération de pêche, le capitaine du navire est tenu de remplir un registre de plongée coté et paraphé par l'administration maritime locale, retraçant les différentes plongées effectuées, les profondeurs atteintes, la durée de la plongée, les coordonnées géographiques et les quantités approximatives du corail péché. Après déclaration sommaire du corail péché, l'agent de l'administration maritime locale procède au scellé du corail dans une malle métallique, selon le même responsable. 70 % de la quantité péchée destinés à AGENOR Pour s'assurer de la traçabilité de cette ressource naturelle et lutter contre son trafic, des mesures ont été fixées par la loi. Les concessionnaires sont tenus au strict respect de ces mesures. Le concessionnaire soumet une demande à l'Agence nationale de développement de la pêche et de l'aquaculture (ANDPA) pour l'obtention d'un document intitulée "titre de propriété", qui lui est remis après la réunion de la commission locale d'identification du corail relevant de l'Agence. Le Directeur de la pêche au ministère a précisé que le "titre de propriété" permettait au concessionnaire de vendre le corail aux enchères, première étape de la "traçabilité du corail". Le décret exécutif N°15-231 stipule que "le concessionnaire est tenu de vendre 70 % du corail pêché à AGENOR, relevant du secteur de l'Industrie et des Mines, qui achète la quantité en contre-partie d'une somme d'argent fixée de commun accord". L'agence se charge de la vente du corail aux artisans et aux transformateurs à travers le territoire national. L'ANDPA a pour mission le contrôle et l'accompagnement des pêcheurs et des plongeurs professionnels dans cette activité à travers ses directions de wilaya. Le décret interdit l'exportation du corail brut, a indiqué le responsable. La loi amendant et complétant la loi 01-11, relative à la pêche et à l'aquaculture, amendée en 2015, prévoit la reprise des activités de la pêche du corail de manière "rationnelle" avec un durcissement des sanctions liées à la pêche illégale du corail. La pêche du corail est interdite depuis 2001 en vertu d'un décret exécutif.