« Le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdesselam Chelghoum, a fixé aux cadres de son département, l'année 2017 comme dernier délai pour lancer l'exploitation du corail et fin 2016 pour le parachèvement du cadre juridique », a déclaré le directeur général de la pêche au ministère, Taha Hamouche, dans un entretien à l'APS. La Direction a reçu des instructions « fermes » à l'effet de respecter les délais fixés pour lancer l'exploitation de cette richesse dont la pêche est suspendue depuis 2001. Cette activité sera lancée pour « renforcer l'économie nationale par d'autres revenus hors hydrocarbures dans le cadre de la politique de l'Etat visant à diversifier l'économie à travers tous les secteurs, dont la pêche et les ressources halieutiques », a-t-il précisé. Les responsables du secteur ont pour objectif d'organiser la filière et de relancer la pêche pour « préserver et protéger cette richesse de la pêche illicite ». Les études techniques réalisées dans ce cadre affirment que « l'Algérie figure parmi les rares pays qui disposent d'importantes quantités de cette ressource », selon Hamouche. Cette richesse sera un appui économique dans la mesure où elle permettra de créer de nouvelles opportunités de travail, d'une part, et de nouvelles ressources pour le Trésor public, d'autre part. Concernant les mesures juridiques prises dans le cadre de la reprise de la pêche au corail, un décret exécutif fixant les modalités et conditions de pêche au corail a été promulgué le 26 août 2015. Il s'agit de la durée, des moyens utilisés, des périodes, des normes scientifiques et techniques relatives à la nature du corail ainsi que les plongeurs professionnels chargés de la pêche et de la formation. Selon le même responsable, la durée d'exploitation de la concession en matière de pêche au corail est de 5 ans au maximum, au bout desquelles les périmètres d'exploitation seront fermés et mis en jachère pour une période minimum de 20 ans. Pour le quota annuel maximum autorisé par concession, il est au prorata du nombre de concessionnaires admis, sans toutefois dépasser 3.000 kg par périmètre d'exploitation. Pour s'assurer de la traçabilité de cette ressource naturelle et lutter contre son trafic, des mesures ont été fixées par la loi. Les concessionnaires sont tenus au strict respect de ces mesures. Le concessionnaire soumet une demande à l'Agence nationale de développement de la pêche et de l'aquaculture (ANDPA) pour l'obtention d'un document intitulée « titre de propriété », qui lui est remis après la réunion de la commission locale d'identification du corail relevant de l'Agence. Le responsable a précisé que le « titre de propriété » permettait au concessionnaire de vendre le corail aux enchères, première étape de la « traçabilité du corail ». Le décret exécutif n°15-231 stipule que « le concessionnaire est tenu de vendre 70 % du corail pêché à l'Agenor, relevant du secteur de l'industrie et des mines, qui achète la quantité en contre partie d'une somme d'argent fixée de commun accord ». L'agence se charge de la vente du corail aux artisans et aux transformateurs à travers le territoire national. Le décret interdit l'exportation du corail brut, a indiqué le responsable.