Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a mis l'accent lundi à Alger sur l'importance qu'accorde l'Algérie à la dimension économique de sa politique extérieure. "Depuis son élection à la magistrature suprême en 1999, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, s'est attelé à accorder une place de plus en plus importante à la dimension économique dans la politique extérieure de notre pays, en approfondissant la vision et en modernisant les instruments de sa mise en oeuvre", a indiqué M. Messahel lors d'une allocution à l'occasion de la célébration de la Journée de la diplomatie algérienne et de la Journée des Nations Unies. Il a affirmé que cette diplomatie économique "a jeté les bases d'une stabilité macroéconomique qui permet à l'Algérie de résister et s'adapter aux chocs récurrents des crises financières et pétrolières mondiales". "Les efforts en cours se sont traduits par la mise en place de nouveaux instruments pour une mobilisation accrue de capitaux tant nationaux qu'internationaux pour faire de notre pays une nation émergente bénéficiant d'une meilleure intégration régionale, continentale et mondiale", a-t-il ajouté. "Ces mesures sont au c£ur de la stratégie économique compétitive qui est mise en £uvre pour stimuler l'investissement productif et ainsi élargir l'offre de biens et de services éligibles à répondre aux exigences du marché national et des marchés régionaux et internationaux", a-t-il déclaré. M. Messahel a affirmé que l'appareil diplomatique algérien "participe activement à l'application de cette stratégie". "Des progrès ont été ainsi enregistrés à travers des flux d'investissements en constante progression, particulièrement dans les secteurs hors hydrocarbures, et l'intérêt croissant que suscite notre pays auprès d'investisseurs potentiels dans plusieurs régions du monde", s'est-il félicité. Il a assuré que "les efforts se poursuivent et s'intensifient pour valoriser pleinement l'atout que représente notre marché de l'investissement dans un contexte de conjoncture difficile et de transition laborieuse de l'économie mondiale vers un nouveau système où les nouvelles technologies seront dominantes". "Ces efforts s'orienteront de plus en plus en direction de l'Afrique qui, par son fort potentiel de croissance, constitue la région du monde où le développement d'un partenariat global avec notre pays est des plus prometteurs", a-t-il encore ajouté. Il a estimé que le forum africain d'investissements et d'affaires prévu à Alger en décembre prochain, ouvrira certainement des "perspectives réelles" à la densification des relations économiques et commerciales avec l'Afrique. Ce forum "confortera les investissements hautement stratégiques et structurants que notre pays a fait en direction du continent, à travers la réalisation de la route transsaharienne Alger-Lagos, facteur majeur de désenclavement du Sahel, de rapprochement entre les peuples de la région et d'intensification des liens entre les peules et des échanges commerciaux", a-t-il poursuivi. M. Messahel a relevé "la contribution fondamentale que les Nations Unies ont apportée à l'aboutissement de quelques unes des grandes initiatives économiques de portée mondiale auxquelles le nom et les efforts consentis par mon pays sont intimement associés". Il a cité, à ce titre, "toute la dynamique en faveur d'un nouvel ordre économique international fondé sur la justice, l'égalité des peuples et la solidarité réelle entre les nations, dynamique née au sommet d'Alger du Mouvement des pays non alignés et pour laquelle l'ONU a été à la fois la tribune la mieux indiquée et un avocat très engagé". Il a, enfin, souligné "tout l'intérêt" qu'accorde l'Algérie au développement de sa coopération avec l'ONU, en particulier lorsqu'il s'agit de faire face aux nouveaux défis globaux tels que le terrorisme international, le trafic de stupéfiants, la migration illégale, la cybercriminalité, le blanchiment d'argent ou encore l'action commune contre les fléaux en expansion du racisme, de la xénophobie et de plus en plus de l'islamophobie. "La dimension économique de cette diplomatie multilatérale a été d'une grande utilité pour la réalisation des objectifs de l'Algérie et des pays du tiers Monde pour l'exercice effectif de leur souveraineté sur leurs ressources naturelles au bénéfice de leurs peuples", a-t-il dit. "Cette diplomatie économique multilatérale s'est adaptée aux évolutions de la scène internationale qui ont elles-mêmes nécessité des réformes structurelles au niveau national", a-t-il mentionné. M. Messahel a relevé, par ailleurs, l'importance de la célébration de la Journée nationale de la diplomatie algérienne le 8 octobre "qui a vu l'Algérie indépendante adhérer souverainement à l'ONU et reprendre ainsi la place qui est la sienne dans le concert des nations". Il a indiqué que l'Algérie, tout au long de sa jeune histoire de nation indépendante, "soutiendra avec constance le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes". L'Algérie "considère, dans le même temps, que ce droit est non négociable et qu'elle travaillera sans relâche à la promotion des droits de l'homme pour tous les peuples", a-t-il ajouté. "Cette vérité historique rappelle aujourd'hui, avec force, à ceux qui en doutent encore, que les peuples comme les individus naissent pour vivre et surtout pour vivre libres, et que ce principe a été toujours le premier des droits de l'homme", a-t-il conclu.