La célébration de la résolution sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux est sans conteste un message pour le parachèvement de la décolonisation, en Afrique en particulier et dans le monde en général. Les participants de la Conférence internationale d'Alger marquant le cinquantenaire de la Résolution 1514, qui s'est tenue au Palais des nations, les 13 et 14 décembre derniers, ont réaffirmé en effet la validité et la pertinence de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux. Dans un appel adopté dans la soirée de mardi, ils se sont engagés pour la réalisation complète des objectifs de la Déclaration 1514, ainsi que pour la poursuite de l'œuvre émancipatrice dans les pays nouvellement indépendants. Dans ce cadre, les participants, venus des quatre continents, ont interpellé l'ONU, en lui demandant un “soutien plus ferme” et une “action plus résolue” en direction des peuples palestinien et sahraoui, pour leur permettre d'exercer leur droit à l'autodétermination et à l'indépendance. Ils ont tenu également à souligner que cet objectif constitue une “priorité” de leur action, en signalant dans le même temps le caractère “inéluctable” du parachèvement du processus de décolonisation. La rencontre d'Alger, qui a accueilli quelque 200 personnalités étrangères, parmi lesquelles les anciens présidents sud-africain et nigérian, le président de la République sahraouie (RASD), de hauts responsables de l'Union africaine et le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies, ainsi que le secrétaire général de la Ligue arabe, n'a pas négligé les autres peuples des territoires non autonomes. Bien au contraire, les participants ont exprimé leur solidarité vis-à-vis de ces derniers, qui aspirent à exercer leur droit à disposer d'eux-mêmes. D'ailleurs, la Déclaration d'Alger a appelé à l'adoption, au sein des Nations unies et dans l'ensemble des systèmes de l'ONU, de “mesures efficaces” pour l'application intégrale de la Résolution 1514. Elle a, en outre, relevé qu'en dépit du “lourd héritage colonial” et l'existence d'un système de relations économiques internationales “qui ignore largement leurs intérêts, les pays nouvellement indépendants ont enregistré des avancées indéniables dans leur processus de développement politique, économique et social”. La résolution finale de la rencontre d'Alger a, cependant, reconnu que la coopération Sud-Sud et l'intégration régionale contribuent à la préservation de l'indépendance et à la facilitation de la participation équitable des pays nouvellement indépendants à l'économie mondiale. En ce sens, elle a souligné l'importance du renforcement de ces actions, surtout que le monde est devenu un grand village. Avant-hier, à la clôture de la conférence, le ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines, Abdelkader Messahel, a affirmé qu'à travers l'appel d'Alger, “c'est le combat qui continue pour la dignité, pour l'égalité et pour les droits de tous les peuples sans exception”. Le diplomate a, en outre, expliqué que la Déclaration d'Alger exprime, avant tout, l'attachement au combat “qui a amené les voix des plus pauvres et des plus faibles aux Nations unies”. Concernant les résultats des travaux (et des débats) des 4 ateliers consacrés à la réflexion autour de la Déclaration 1514 et des dimensions suscitées, à l'apport des médias, du cinéma, de la femme et de la jeunesse, à la lutte émancipatrice des peuples, M. Messahel a révélé à Liberté, qu'ils seront publiés, dans le cadre “des actes” de la Conférence internationale d'Alger. Cinquante années après son adoption, la Déclaration 1514, adoptée le 14 décembre 1960, par l'Assemblée générale des Nations unies, est d'une grande actualité. Cette résolution reconnaît à tous les peuples colonisés “le droit à la libre détermination”. Elle précise, également, que la dépendance des peuples “à une subjugation, à une domination et à une exploitation étrangères constitue un déni des droits fondamentaux de l'homme”, qui compromet “la cause de la paix et de la coopération mondiales”. Celle-ci désapprouve “toute tentative visant à détruire partiellement ou totalement l'unité nationale et l'intégrité territoriale d'un pays” et invite les gouvernants du monde à “observer fidèlement et strictement” notamment les dispositions de la Charte des Nations unies et de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, “sur la base de l'égalité, de la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats et du respect des droits souverains et de l'intégrité territoriale de tous les peuples”.