La sélection algérienne de football a sérieusement hypothéqué ses chances de qualification pour la Coupe du monde 2018 en s'inclinant samedi à Uyo face au Nigeria (3-1) lors de la 2e journée (Gr. B) des éliminatoires qui a vu le nouveau sélectionneur, le Belge Georges Leekens, rater ses débuts sur le banc du "Club Algérie". D'aucuns appréhendaient cette sortie nigériane semée d'embûches face à un adversaire intraitable chez lui et qui restait sur une victoire décrochée en terre zambienne (2-1) lors de la 1re journée. Le Nigeria, qui a dicté sa loi lors de cette rencontre, a confirmé qu'il restait le principal favori dans un groupe qui comprend également le Cameroun, tenu en échec à la maison par la Zambie (1-1). Amoindrie par l'absence de quatre joueurs pour cause de blessures (Ounas, Boudebouz, Soudani et Ghezzal), la sélection nationale a raté une belle occasion de se repositionner dans ces qualifications et effacer du coup la contre-performance concédée face au Cameroun (1-1). Les Verts auraient pu prétendre à un meilleur résultat s'ils avaient osé, notamment en première période où, tour à tour, Bentaleb et Taïder rataient de belles occasions pour scorer. Le Nigeria, loin d'être un rouleau compresseur, a profité de la passivité inexpliquée d'une défense algérienne aux abois, notamment au niveau de la charnière centrale composée pour l'occasion de Mandi et Belkaroui, au moment où le capitane Carl Medjani, habitué à jouer comme axial en défense, est monté d'un cran pour occuper le rôle de sentinelle. Une stratégie qui s'est avérée finalement infructueuse. Pour la première du revenant Georges Leekens, les choses se sont mal passées, même si sa responsabilité est limitée du moment qu'il venait de prendre le train en marche, suite au départ de son prédécesseur, le Serbe Milovan Rajevac. Oublier la Russie et penser à la CAN Maintenant que les dés sont pratiquement jetés dans un groupe où les "Super Eagles" du Nigeria sont bien partis pour aller en Russie, les Verts devront oublier les qualifications du Mondial et commencer à penser à la Coupe d'Afrique des nations CAN-2017 au Gabon qui constitue désormais un objectif majeur pour les coéquipiers de Saphir Taïder. "Nous devons nous remobiliser et penser à l'avenir", a ainsi lancé, en homme averti, le capitaine Carl Medjani à l'issue du match face au Nigeria. L'équipe nationale qui traverse une période difficile est appelée à puiser dans ses ressources pour relever la tête en vue du tournoi continental au risque de décevoir tout un peuple qui s'est fait à l'idée, ou presque, que les "héros" de 2014 au Brésil n'iront pas au Mondial russe. Le coach national aura vraiment du pain sur la planche pour remonter le moral de ses troupes, très affectées après la sortie ratée d'Uyo. Les Verts auront une belle occasion, dans deux mois, pour d'abord se réconcilier avec leur public et surtout avoir un sursaut d'orgueil. A la CAN-2017 au Gabon (14 janvier-5 février), la sélection nationale devra se mesurer à des adversaires du même calibre que le Nigeria ou le Cameroun. La Tunisie et le Sénégal ne feront certainement pas de cadeau au "Club Algérie", appelé plus que jamais à se remettre en question. D'ici là, les protégés du président de la FAF Mohamed Raouraoua auront du temps pour se préparer en prévision d'un rendez-vous qui commence à tenir en haleine les mordus des Verts, où une autre déconvenue représenterait un coup de massue pour le football national.