La sélection nationale a échoué une fois de plus, chaque fois qu'elle affronte un ténor du continent noir, comme ce fut le cas lors de la CAN 2015 face à la Côte d'Ivoire, et récemment à Blida devant le Cameroun. Ce que nous craignions énormément, s'est malheureusement produit avant-hier à Uyo sur la pelouse du Stadium Godswill Akpabio International, lors du match Nigeria-Algérie, remporté au final par les Green Eagles sur le score de 3-1, aux dépens des Verts. Les Super Eagles ont tout simplement, sans réaliser un grand match chez eux, su exploiter à bon escient les errements d'une défense algérienne, et qui aura commis trop d'erreurs dans son camp, en offrant à leur hôte nigérian l'occasion d'atteindre la pause avec deux buts d'avance. Ce que 40 millions d'Algériens redoutaient le plus, avant même le déroulement de cette dernière sortie de l'EN, pour le compte de la 2e journée des éliminatoires du groupe B, qualificatifs au Mondial 2018, s'est vérifié, pour le plus grand dépit de l'EN, tant les Verts ont été incapables de ramener du Nigeria, au moins ce point, que par contre la Zambie a su arracher au Cameroun devant les Lions indomptables (1-1). Contrairement aux Verts, les Zambiens qui seront les prochains hôtes de l'EN en 2017, et qui restaient sur une très amère défaite concédée chez eux contre le Nigeria (1-2), ont réalisé avant-hier après-midi ce que l'EN a été totalement incapable de concrétiser en terre nigériane. Le plan du sélectionneur Georges Leekens a donc complètement échoué au cours d'une rencontre que le Onze algérien n'a jamais su maîtriser, encore moins su gérer «intelligemment», notamment lorsque l'EN était vraiment en difficulté. Tout le monde attendait le duo Mahrez-Slimani, et c'est finalement Brahimi, et à un degré moindre Bentaleb, qui ont tout tenté pour sauver en vain les Verts, d'une défaite dont les prémices avaient pris forme au cours des premières 45 minutes. La faillite de la défense centrale algérienne, était tellement évidente que l'EN aurait même pu perdre sur un score encore plus sévère. Il est très clair que lorsqu'une équipe compte deux buts de retard, il est donc logique qu'elle soit contrainte de jouer son va-tout avec l'espoir de revenir à la marque. Mais avant-hier, la manière n'y était pas du tout. Pour cause, en plus de la très faible production fournie par l'arrière-garde algérienne, le milieu de terrain de l'EN, notamment à l'image d'un Taïder très mal inspiré, a souvent perdu trop de ballons dans un secteur dans lequel les Nigérians ont par contre souvent su être présents. Pour corser le tout, Slimani a pratiquement évolué seul sur le front de l'attaque, et n'a jamais pu bénéficier d'une véritable occasion digne de ce nom. Même après la réduction du score par Nabil Bentaleb à la 67e mn de jeu, au cours des vingt dernières minutes, les Verts ont fait preuve d'un jeu des plus approximatifs à l'approche de la cage des Super Eagles. Résultat des courses: l'EN a montré avant-hier face au Nigéria, un visage des plus faibles depuis sa dernière participation au Mondial 2014. Pis, les Verts semblent avoir réellement perdu aujourd'hui ce football qui avait donné une nouvelle dimension à l'EN. Le ressort s'est cassé au sein des Verts qui ont aussi inévitablement perdu de leur caractère. Les Verts ont ainsi échoué une fois de plus, chaque fois qu'ils ont affronté un ténor du continent noir, comme ce fut le cas lors de la CAN 2015 face à la Côte d'Ivoire, et tout récemment à Blida devant le Cameroun. Aujourd'hui, il est donc complètement inutile de verser dans la polémique, ou bien ces éternelles critiques dont sont devenus adeptes les nombreux détracteurs actuels de l'EN, et parmi lesquels certains ont cru bon créer un énième conflit de générations. A chaque malheur est bon, et si l'EN ne sera pas présente au cours de l'été 2018 en Russie, ce n'est nullement une raison «d'enfoncer» davantage les Verts. Bien au contraire, il faut plutôt se focaliser sur la CAN 2017 qui débute dès le 15 Janvier prochain au Gabon. Il est vrai que l'EN est tombée de très haut, samedi dernier au Nigeria. Toutefois, les Verts nous doivent une sacrée revanche au Gabon, fierté oblige. Georges Leekens a certes échoué avec l'EN pour de multiples raisons que seul le football peut expliquer. Carl Medjani et consorts ont effectivement fait preuve d'un sérieux coup d'arrêt, sur lequel il faudra sérieusement «méditer» avec beaucoup de pragmatisme. Entre vouloir et pouvoir, c'est le terrain qui fait la différence au final. Pour preuve, l'Algérie ferme désormais la marche au sein du groupe B que domine en toute logique le Nigeria. D'ailleurs, l'Algérie et le Cameroun ont été les principaux perdants de cette 2e journée qualificative au Mondial russe. Avis des coachs Georges Leekens, coach de l'EN «On a souffert de l'absence des joueurs blessés» «Nous avons manqué d'efficacité notamment en première période où nous avons raté des occasions pour marquer, à ce niveau-là, c'est inadmissible de rater des occasions pareilles. Je pense qu'il y avait hors-jeu sur l'action du deuxième but du Nigeria, je ne suis pas sûr. En seconde mi-temps, mes joueurs ont tout fait pour revenir en poussant les Nigérians en arrière. A la fin du match j'ai incorporé Feghouli pour mettre plus de pression. Je pense que nous avons souffert de l'absence des joueurs blessés, mais il fallait que je travaille avec les moyens de bord. Je pense qu'un match nul aurait été équitable. Nous devons régler quelques détails en vue des prochains matchs, il ne faut pas oublier que je viens de prendre en charge la sélection il y a quelques jours seulement. En ce qui concerne nos chances, je ne veux rien dire là-dessus sauf que le Nigeria va nous rendre visite. Je ne vais pas blâmer mes joueurs après cette défaite, ils se sont battus comme des guerriers mais ça n'a pas marché. Je profite de cette occasion pour rendre hommage à mon ami le regretté Stephen Keshi qui représentait beaucoup pour moi.» Gernot Rohr, coach du Nigeria «C'est une victoire très importante» «Nous sommes très heureux de cette victoire qui nous permet de distancer l'Algérie de cinq points et le Cameroun de quatre points. Il s'agit d'une victoire très importante dans la suite du parcours. Je souhaite bonne chance à l'Algérie parce qu'elle a une superbe équipe.»