Les avis et les positions des membres de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont été divergents sur le projet de loi modifiant et complétant la loi n°83-12 du 2 juillet 1983 relative à la retraite. Lors des débats de ce projet de loi, qui a enregistré 157 interventions, la représentante du parti du Front de libération nationale (FLN), Faiza Bouhama a indiqué que ce texte visait à "préserver les équilibres financiers de la Caisse nationale des retraites (CNR),sur la base du principe de la solidarité intergénérationnelle, étant donné que la source de financement de la retraite est constituée des cotisations sociales des travailleurs. Le recours à la retraite avant l'âge de 60 ans entraîne une déperdition de la ressource humaine notamment celles qualifiées et dont les entreprises ont grand besoin, a-t-elle estimé. Les études comparatives de plusieurs pays en matière de retraite ont démontré que notre système national de retraite est ''l'un des plus généreux" dans le monde, au regard des normes appliquées en matière de comptabilisation des pensions, a précisé la même députée. Elle a appelé à voir le texte de loi d'un point de vue positif au regard de l'intérêt des futures générations. Par ailleurs, le représentant du bloc parlementaire de l'Alliance pour l'Algérie verte (AAV), le député Naamane Laouar a estimé que ce projet de loi intervient "tardivement", estimant qu'il fallait annuler les dispositions de la retraite proportionnelle et sans condition d'âge instituées en vertu de l'ordonnance 97-13 immédiatement après l'amélioration des ressources nationale et l'entame de la relance de l'économie nationale". Le député a insisté sur l'impératif de "se pencher sur les raisons pour lesquelles les travailleurs demandent la retraite anticipée et d'y remédier en assurant des mesures incitatives pour les maintenir à leurs postes au lieu de recourir à l'annulation de ce dispositif (retraite proportionnelle et sans condition d'âge)". Pour le représentant du Rassemblement nationale démocratique (RND), le député Ahmed Khalifa, il est nécessaire de prendre en considération la conjoncture et prendre en compte les trois dimensions de la loi, à savoir la préservation des équilibres financiers de la CNR, le maintien des compétences nécessaires à l'entreprise pour la concrétisation d'une politique de diversification économique nationale et la prise en charge la dimension sociale. Ce projet de loi intervient pour rétablir la loi 83-12 dans son principe initial, a-t-il souligné, proposant "de permettre aux travailleurs de prendre la retraite après 32 ans de service avant d'atteindre l'âge de 60 ans".