Les pourparlers de paix sous l'égide de l'ONU visant à mettre fin au conflit syrien, ont pris fin vendredi après plusieurs jours d'efforts laborieux entre le gouvernement et l'opposition à Genève, l'Envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, ayant enregistré des "progrès croissants", annonce l'organisation d'une conférence internationale sur l'avenir de la Syrie mardi à Bruxelles. Concluant 9 jours de négociations indirectes entre opposition et gouvernement syriens, Staffan de Mistura a souligné que les belligérants ont tous accepté de revenir à Genève pour un sixième round, à une date qui n'a pas encore été fixée. A cette occasion, M. de Mistura, a affirmé que des dossiers clés y ont été abordés et que tous les invités sont entrés dans les détails considérables concernant la substance du programme, et la méthodologie établie. Il a précisé que quatre volets, à savoir la gouvernance, la nouvelle Constitution, les élections générales ainsi que la lutte contre le terrorisme, ont été presque tous abordés lors de ce cinquième round, mais a reconnu que les vraies négociations de paix n'avaient pas encore commencé. S'engageant d'une manière intensive dans des discussions bilatérales avec la délégation du gouvernement et celle de l'opposition, l'émissaire onusien a estimé que ces "efforts consacrés ne doivent pas être sous-estimés ni rejetés". "Personne ne peut nier, et je ne peux pas nier, qu'il y a de sérieux défis et que je ne vois pas que ce développement conduit immédiatement à un accord de paix", a-t-il avoué. Il a cependant noté que des progrès ont été lentement réalisés. "La fois dernière, on disait que le train était en gare. On peut dire que le train a commencé à quitter la gare, lentement, mais surement", a dit le médiateur, qui a déjà conduit cinq rencontres depuis début 2016, sans parvenir à un accord. "Dans toute négociation, il y a des questions qui demandent à être préparées avant de commencer les vraies négociations de paix. Et il est clair que nous n'y sommes pas encore", a-t-il reconnu. Les belligérants se jettent les accusations Après cinq tours de négociations intersyriennes sous l'égide de l'ONU, les profondes divergences sur la gouvernance, notamment le sort du président syrien Bachar al-Assad, demeurent toujours entre Damas et le Haut comité des négociations (HCN) qui regroupe des opposants politiques et des représentants des groupes armés sur le terrain. Lors de points de presse séparés, les chefs des deux délégations belligérantes sont restés sur leurs positions et ont accusé l'autre partie de ne pas chercher sérieusement une solution au conflit qui est entré dans sa septième année et a fait plus de 320.000 morts et des millions d'exilés. "Je ne peux pas dire si les négociations ont réussi ou échoué", a déclaré Nasr al-Hariri, chef de la délégation du Haut comité des négociations (HCN), qui rassemble des groupes clés de l'opposition. Il a réaffirmé que toute solution politique exigeait "le départ immédiat du (président syrien) Bachar al-Assad et de son régime". "La transition est la clé de la solution politique", a-t-il martelé. L'ambassadeur de la Syrie à l'ONU, Bachar al-Jaafari, qui dirige la délégation de Damas, a reproché au HCN de se bercer d'illusion. "Ils n'ont qu'une illusion, c'est que nous leur donnions les clés et le pouvoir en Syrie", a-t-il dit, les traitant "d'adolescents (qui) font des déclarations ridicules". M. De Mistura a annoncé qu'il se rendrait à la fin de la semaine prochaine à New York pour faire son rapport au Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres et discuter du prochain round. Une Conférence internationale sur l'avenir de la Syrie à Bruxelles En attendant de fixer une date sur le calendrier onusien pour le prochain round des pourparlers de paix, l'Union européenne (UE) accueillera une conférence internationale sur l'avenir de la Syrie mardi à Bruxelles co-présidée avec l'ONU pour évoquer l'aspect humanitaire, avait annoncé la haute représentante de la diplomatie européenne Federica Mogherini. "Nous allons nous déplacer à Bruxelles", où une conférence sur la Syrie sera organisée, a rappelé M. de Mistura, tout en espérant qu'une occasion sera offerte pour "clarifier l'engagement international, notamment sur le dossier de l'aide humanitaire". L'objectif de cette réunion vise à appuyer en premier lieu un règlement politique du conflit en Syrie et à renforcer l'engagement humanitaire. Des représentants de quelque 70 pays, d'organisations internationales et d'organisations non gouvernementales participeront à cette rencontre de haut niveau. "Nous espérons que cette conférence puisse apporter un fort soutien politique au travail onusien et qu'elle puisse également donner un cadre régional et international à ce soutien, que ce soit pour l'aide humanitaire mais aussi pour regarder vers l'avenir", a indiqué Mme. Mogherini.