La quatrième session de pourparlers de paix entre le gouvernement syrien et l'opposition à Genève s'achemine vendredi vers sa conclusion, selon des sources proches des négociateurs citée par les médias. Selon ces mêmes sources, le médiateur de l'ONU Staffan de Mistura a multiplié jeudi soir les discussions informelles avec les belligérants jusqu'à 03h00 du matin. Le diplomate italo-suédois devrait conclure la session de négociations par une conférence de presse vendredi soir ou samedi. De Mistura devait enchaîner les rendez-vous avec toutes les parties présentes à Genève: la délégation du gouvernement, celle du Haut comité des négociations (HCN, principale délégation de l'opposition), et les opposants dits du «Groupe du Caire» et du «Groupe de Moscou». Les discussions directes que l'émissaire onusien espérait pouvoir lancer entre le gouvernement et l'opposition n'ont cependant pas eu lieu. Les deux parties se sont simplement fait face lors de la cérémonie d'ouverture jeudi soir dernier, dans une ambiance polaire. Lors des différents points de presse que chaque belligérant a donné par la suite, le gouvernement a fustigé une opposition comprenant en son sein des «terroristes», l'opposition a prétendu n'avoir pas de «partenaire pour la paix». Toutefois, «nous sommes toujours là, en soi, c'est déjà un succès», lançait cette semaine un membre de la délégation de l'opposition, Monzer Makhous, après cinq jours de discussions, selon les médias. Les pourparlers de Genève ont buté, comme les fois précédentes, sur l'ordre du jour des négociations. Trois sessions de discussions en 2016 s'étaient soldées par un échec, en raison des violences sur le terrain et de l'insistance du gouvernement à parler de terrorisme, alors que l'opposition voulait des discussions sur une transition politique. M. de Mistura a prévenu dès le début de cette quatrième session qu'il voulait que la discussion s'engage sur les trois thèmes prévus par la résolution 2254 de l'ONU, feuille de route internationale pour un règlement du conflit syrien: la gouvernance -thème pour évoquer une transition politique, la Constitution, et les élections. Dès le deuxième jour des discussions, Bachar al-Jaafari, le chef de la délégation du gouvernement à Genève, a insisté pour que le terrorisme soit discuté «en priorité», au lendemain d'un sanglant attentat contre les services de renseignement syriens à Homs (centre), qui a fait une quarantaine de morts samedi. Pour la première fois, le gouvernement syrien a annoncé publiquement à Genève qu'il était prêt à discuter des trois thèmes politiques fixés par M. De Mistura. A condition bien sûr de parler de terrorisme. «Notre position sur l'agenda des pourparlers est qu'il contient quatre sujets à discuter en parallèle, d'égale importance», a déclaré jeudi M. Jaafari. Jeudi, la porte-parole de la diplomatie russe a accusé le HCN de «saboter le processus de Genève, intimant implicitement à l'opposition d'intégrer en son sein les représentants des groupes du Caire et de Moscou. "Au-delà de leurs positions radicalement éloignées, les deux parties ont des choses en commun, des choses qui les rassemblent, comme la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Syrie, la continuité de l'Etat. Et c'est là-dessus qu'il faut s'appuyer", espère un diplomate occidental. Les discussions reprendront probablement d'ici quelques semaines, selon des sources proches du dossier. Présent à Genève pour le Conseil des droits de l'Homme, le ministre adjoint des Affaires étrangères russes, Guenadi Gatilov, a rencontré la délégation du gouvernement syrien, et, fait sans précédent, celle du HCN de l'opposition.