Appelée à être à l'avant-garde du développement de l'agriculture à l'échelle nationale, Aïn Defla peine à s'acquitter de cette mission en raison notamment de déficiences d'investissements dans des créneaux d'activité à forte valeur ajoutée. En dépit de ses potentialités avérées notamment en termes de disponibilité des terres agricoles, de barrages et de retenues collinaires, force est de constater que le manque d'investissements liés à l'agriculture empêche la wilaya de faire du secteur agricole un véritable moteur de développement. Dans la perspective de la mise en place d'une économie diversifiée à même de se substituer à la rente pétrolière, Ain Defla peut constituer un modèle de développement de l'agriculture pour peu que les opportunités d'investissements y soient exploitées de façon optimale, soutiennent des professionnels. Froid et stockage des céréales, en manques d'investissement A la tête des créneaux à consolider pour permettre à la wilaya d'optimiser ses atouts dans le domaine de l'agriculture, figure, incontestablement, celui du stockage sous froid. Selon le chargé des statistiques à la direction locale des services agricoles (DSA), Amar Saâdi, la capacité actuelle de la wilaya dans ce domaine est légèrement supérieure à 470 000 m3, faisant état d'un déficit de l'ordre de 350 m3. Avec un volume de production agricole qui a presque quadruplé en l'espace de 15 ans, passant de 4,80 millions qx en 1999-2000 à plus de 18 millions qx durant la saison 2015 (soit une évolution de plus de 380 %), il est évident que les capacités de stockage sous froid doivent être augmentées, a soutenu M. Saâdi. Cette nécessité est d'autant plus impérieuse que la production attendue durant la saison agricole 2018-2019 devrait dépasser les 20 millions qx, a-t-il observé. Un autre créneau, en l'occurrence celui relatif au stockage des céréales, connait un besoin pressant en matière d'investissements à même d'assurer les conditions idoines d'une prise en charge de la production se rapportant à cette sphère d'activité. Avec une capacité de stockage de 400 000 qx seulement, la coopérative des céréales et légumes secs (CCLS) de Khémis Miliana est assurément loin de pouvoir s'acquitter de cette mission sachant que la moyenne annuelle de production de la wilaya tourne autour de 1,5 millions qx. Certes, il y a le dock silo d'El Attaf (200 000 qx) en voie d'achèvement et dont l'entrée en activité va indéniablement atténuer des difficultés de stockage mais cela reste insuffisant pour faire face au flux de production, a considéré M. Saâdi. Selon lui, la mise en place de 5 à 6 docks silo mobiles de proximité d'une capacité comprise entre 15 000 et 20 000 qx s'avère nécessaire pour prendre en charge la totalité de la production céréalière de la wilaya. Transformation, l'autre activité à valoriser Une autre carence en matière d'investissement et dont la prise en charge ne peut que se répercuter positivement sur le secteur agricole au niveau de la wilaya est celle ayant trait à la transformation agro-alimentaire. Dans ce cadre, des unités assurant la transformation de produits agricoles tels la pomme de terre, les agrumes et les fruits s'avèrent plus que nécessaires pour absorber le surplus de production. Quelque 3 millions qx de pomme de terre auxquels il y a lieu d'ajouter 1,5 million qx de fruits et 200 000 qx d'agrumes peuvent, ainsi, être transformés respectivement en confiture, jus et chips (appelés aussi pomme chips). En aval de la transformation, le conditionnement est, lui aussi, confronté à un manque à combler. Le déficit en sacs (8 millions d'unités), sacs en jute (2 millions), sacs en filet (7 millions) et caissettes pour fruits est, à ce titre, on ne peut plus révélateur. La réalisation de complexes d'abattage de grande capacité, la modernisation des exploitations agricoles par la mécanisation et l'intensification des cultures céréalières, légumineuses et maraîchères, revêt également une grande importance, a-t-on également souligné à la DSA.