La campagne électorale pour les législatives de jeudi prochain s'est achevée dimanche à minuit, après 22 jours d'activités des parties en lice (partis politiques et listes indépendantes) et marquée notamment par de multiples appels à une large participation lors de cet important rendez-vous politique. Cette campagne, durant laquelle les différents partis et listes indépendantes ont multiplié les meetings et des activités de proximité à travers l'ensemble des wilayas du pays et des opérations pour attirer l'électorat menée dans les médias, presse écrite et audiovisuels, ainsi que dans les réseaux sociaux, s'est déroulé dans le calme. Les appels à un vote massif émanent des différents participants à ces joutes électorales mais aussi par les plus hauts responsables de l'Etat et de la société civile. L'argument de la stabilité a été mis en avant par la plupart de la classe politique, dans un contexte régional et international marqué par de nombreux défis sécuritaires. Dans ce cadre, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a adressé samedi un message à la nation à la veille des élections législatives du 4 mai, dans lequel il a appelé les citoyens à exercer leur choix, "qui sera respecté" assurant que tout dépassement ou tout acte de nature à porter atteinte à la crédibilité et à la transparence du scrutin sera traité avec "diligence et fermeté". "Votre participation à ce scrutin sera votre contribution personnelle à la stabilité du pays, à la progression de la démocratie dont vous êtes la source, et au développement de notre Patrie, l'Algérie, à laquelle nul parmi nous n'a de Patrie de rechange", a souligné le président Bouteflika. De son côté, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a réitéré lors de sa visite dimanche à Sétif, son appel à participer massivement aux législatives du 4 mai afin de "préserver la République algérienne à laquelle aspiraient les héros de la glorieuse génération de Novembre" et à "sauvegarder l'indépendance de notre pays et de poursuivre son édification malgré la situation financière et les perturbations régionales". Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, a également appelé les citoyens à une participation "massive et active" aux législatives pour faire face aux dangers et menaces qui guettent le pays. Il estime, dans ce sens, que "l'abstention pourrait être un motif, voire une cause réelle de menaces sécuritaires qui seront importées à notre pays". "Faisons du 4 mai une date décisive pour faire face aux différentes menaces qui nous guettent et donnons, à travers une participation massive, une véritable leçon aux ennemis de l'Algérie qui veulent semer le chaos dans notre pays", a déclaré M.Bedoui lors d'une rencontre de sensibilisation sur la participation aux élections organisée samedi par plusieurs organisations de la société civile. Les organisations de la société civile se sont mobilisées de leur part pour assurer la réussite des élections législatives du 4 en intensifiant les appels aux citoyens pour une forte participation. De manière globale, la campagne électorale s'est déroulée dans de "bonnes conditions" sur le niveau organisationnel et a été marquée par le "calme et la sérénité" selon Abdelwahab Derbal, président de la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE), organisme autonome créé dans le cadre des réformes constitutionnelles de 2016 pour veiller sur le bon déroulement des élections dans leurs différentes phases. Le "peu" de dépassements enregistrés, s'inscrit dans le cadre de la "concurrence électorale", a-t-il estimé. En effet, la campagne a été marqué cette fois-ci par des "feux croisés" entre certains chefs de partis politiques en échangeant des critiques autour des politiques mises en OEuvre, tandis que les législatives précédentes étaient caractérisées par un discours électoral plutôt "prudent et réservé" en focalisant sur le programme du parti. Les leaders des formations politiques en compétition ont sillonné le territoire national pour animer leurs meetings afin de capter l'attention des électeurs. Cependant, les citoyens ont montré "peu d'intérêt" pour ces activités, poussant certains partis, qui n'ont pas d'ancrage populaire, à annuler un bon nombre de meetings populaires. Face à ce manque d'engouement populaire pour les meetings, des candidats ont multiplié leurs activités de proximité et leurs actions de communication sur Internet en s'appuyant notamment sur les réseaux sociaux, afin de convaincre les électeurs à choisir leurs candidats lors ce scrutin législatif, le premier organisé après l'amendement de la constitution. Concernant la couverture médiatique de la campagne, l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV) a affirmé ne pas avoir enregistré de "disfonctionnements majeurs", soulignant que "l'équité, la neutralité" avaient prévalu dans le contenu des programmes qui ont été diffusés depuis le début de la campagne. Les deux derniers jours de la campagne électorale ont coïncidé avec le début du vote des membres de la communauté nationale établie à l'étranger, qui ont exercé leur devoir et montré, comme ils l'ont toujours fait, leur attachement à la patrie dans de telles circonstances.