Le chef du gouvernement d'union nationale (GNA) Fayez al-Sarraj et le maréchal Khalifa Haftar, ont examiné mardi à Abou Dhabi les "principaux points de discorde" afin d'accélérer le processus de sortie de crise, conformément à l'Accord politique inter-libyen, un pas, a-t-on estimé,vers le rapprochement de toutes les parties libyennes en vue d'un règlement politique de la situation qui frappe le pays depuis 2011. Dans le cadre des efforts pour un règlement politique au conflit libyen, Fayez al-Sarraj et le maréchal Khalifa Haftar ont eu des entretiens à huis clos dans la capitale émiratie, portant notamment sur "les principaux points de discorde" liés à l'accord politique signé par les parties libyennes en décembre 2015 sous les auspices de l'ONU. La rencontre à Abou Dhabi entre les deux hommes, la deuxième du genre après celle tenue en janvier 2016 peu après la désignation de M. al-Sarraj à la tête du GNA, a eu lieu "grâce à une médiation internationale et arabe", selon des médias. Aucune des parties n'a fait de déclaration à l'issue de la rencontre mais les deux hommes ont fait savoir qu'un communiqué retraçant les grandes lignes sur lesquelles ils se sont mis d'accord sera publié. En attendant, le ministère émirati des Affaires étrangères a, dans un communiqué, estimé que la rencontre d'Abou Dhabi "suscite de l'optimisme quant à une solution politique" à la crise libyenne. "C'est un pas important dans le processus politique du pays", a ajouté le ministère, cité par l'agence de presse officielle WAM. Efforts diplomatiques intenses La nouvelle rencontre entre al-Sarraj et Haftar intervient au moment où les efforts diplomatiques s'intensifient pour trouver, conformément à l'accord politique libyen, une issue à la crise qui secoue la Libye depuis six ans. Dans ce contexte, une nouvelle réunion des pays voisins est prévue le 8 mai à Alger.L'Algérie avait accueilli la première réunion du Mécanisme des pays voisins de la Libye en marge de la Conférence ministérielle des Non-alignés lors de laquelle elle avait souligné la nécessité d'opter pour la solution politique, seule garante de l'unité et de la souveraineté de la Libye ainsi que de la cohésion de son peuple. La prochaine réunion des pays voisins de la Libye a été annoncée par le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, M. Abdelkader Messahel qui avait effectué récemment une tournée en Libye. Lors de son déplacement, M. Messahel avait salué la "volonté" du peuple libyen de voir la paix et la sécurité s'instaurer à travers son pays, loin de toute ingérence étrangère. "Il y a une volonté chez les Libyens d'aller vers la paix. Nous l'avons constaté chez les simples citoyens, comme chez les responsables politiques. Je crois, aujourd'hui, que le travail de tout le monde n'est pas de nous ingérer dans leurs affaires", avait-il déclaré au terme d'un entretien avec le Représentant spécial du secrétaire général de l'Onu, chef de la mission d'appui des Nations unies pour la Libye (Manul), Martin Kobler. "Donc, la solution c'est qu'elle soit libyenne, et le jour où elle sera libyenne, notre rôle c'est de la soutenir et de l'accompagner", avait réaffirmé M. Messahel. De son côté, l'émissaire onusien avait souligné l'importance de parler directement aux Libyens dans leur pays, en référence à la visite de M. Messahel en Libye. "Les gens en étaient très reconnaissants et ça a donné de l'espoir pour le peuple, parce que la chose la plus importante, c'est de ne pas parler de la Libye en dehors de la Libye mais d'aller là-dedans et de parler direct avec le peuple, les politiciens et la jeunesse. C'est la première fois où un politicien de pays limitrophe a fait une tournée et parler avec les Libyens", avait dit M. Kpbler, avant d'exprimer sa "reconnaissance" à la politique de l'Algérie de "soutenir le processus des Nations unies" dans ce sens. "Je ne parle pas d'une initiative algérienne mais je parle des efforts de l'Algérie de soutenir un processus et de mettre en oeuvre un accord politique libyen, aussi de soutenir le processus d'amendement (de l'accord)", avait également déclaré le responsable onusien, soulignant la nécessité de "changer quelques articles de l'accord politique libyen".