La culture de la pastèque ou melon d'eau est perçue ces dernières années dans la wilaya déléguée d'El-Menea comme une filière porteuse et une activité juteuse, comme l'attestent les superficies consacrées à ce fruit annonciateur de la période estivale. Pas moins de 1.600 hectares, consacrés à cette culture de la famille des cucurbitacées, sont répartis entre les communes d'El-Menea, Hassi El-Gara, Hassi-Lefhal et Mansoura, qui disposent d'un potentiel agro-écologique important, notamment l'eau minérale et le soleil favorable au développement de différents types de culture dont la pastèque et le melon, a indiqué à l'APS le responsable des statistiques agricoles à la direction des services agricoles (DSA) de Ghardaïa, Khaled Djebrit. Dans ces zones, la production de la pastèque constitue la culture motrice et de rente pour de nombreux habitants de ces localités qui n'hésitent pas à conclure à l'avance avec des agriculteurs du nord du pays des baux de location pour la culture de la pastèque sur leur terres agricoles acquises dans le cadre des concessions attribuées aux jeunes de la région. La location d'un hectare est estimée à pas moins de 300.000 DA, selon la situation du site agricole par rapport à la route nationale et les potentiels hydriques qui favorisent une entrée précoce en production, garantissant un prix de vente plus intéressant, a fait savoir un agriculteur de Hassi-Lefhal. Globalement, le producteur vise un rendement supérieur à une moyenne de 250 à 300 quintaux/ha, un gros calibre (15-20 kg) et une qualité interne répondant aux exigences du consommateur (coloration, fermeté de la chair, bonne tenue, taux de sucre élevé...), a-t-il expliqué. Cette culture, qui est en train de prendre de l'ampleur dans la wilaya déléguée d'El-Menea, est perçue actuellement comme "un moyen d'enrichissement rapide à moindre coût" par la population, d'où un engouement pour la culture de la pastèque de primeur, comme l'attestent les données concernant la surface cultivée, a précisé M.Djebrit. En 2010, pas plus de 100 ha avaient été consacrés à la culture de la pastèque dans toute la wilaya de Ghardaïa, a-t-il rappelé en précisant que la progression a été favorisée par le développement du réseau de transport et de l'infrastructure routière sur l'axe de la RN-1, passant à 1.250 ha en 2015 avant d'atteindre 1.600 ha en 2017. Une production prévisionnelle de plus de 375.000 quintaux On constate qu'il y a de plus en plus d'agriculteurs qui investissent dans cette culture, dont certains viennent même d'autres régions du pays, notamment du Nord.Leur nombre est estimé aujourd'hui à une centaine et la production attendue est de plus de 375.000 QX. Le développement de ce fruit saisonnier, désaltérant et très prisé par les consommateurs, dans la wilaya déléguée d'El-Menea, est étroitement lié à la présence d'une importante ressource hydrique minérale et souterraine, mobilisée par les puits de surface et les forages, ainsi que par un sol chaud assez riche en minéraux, a-t-on fait savoir à la DSA. La pastèque de la wilaya de Ghardaïa, particulièrement Hassi-Lefhal et El-Menea, a acquis une réputation, compte tenu de ses qualités gustatives. Toutefois, des spécialistes en hydrologie et en agronomie estiment que la culture "excessive" de la pastèque constitue une "menace" pour les ressources hydriques de la région sud de la wilaya de Ghardaïa, "si rien n'est fait pour mieux gérer cette culture accusée de consommer trop d'eau", selon eux. Seulement, ce fruit est réputé pour sa richesse en antioxydants et ses propriétés diurétiques, a indiqué un praticien de Ghardaïa qui précise que la pastèque est riche en vitamines B1, B2, A, C, Biotine et en sels minéraux. Il est utilisé aussi à des fins médicinales (reins et nettoyage des voies urinaires). Actuellement sur les étals à Ghardaïa, la pastèque est de plus en plus abondante, et son prix est compris entre 100 et 120 DA/KG, en fonction de la grosseur et de la qualité.