La première assemblée générale du Mécanisme de coopération policière africaine (Afripol), dont les travaux ont pris fin mardi à Alger, a été marquée notamment par l'élection de l'Algérie pour présider cette organisation pour un mandat de deux années. Le choix porté, lors de l'élection du bureau du congrès, sur l'Algérie pour diriger l'Afripol est une reconnaissance des efforts qu'elle a déployés pour la concrétisation de ce mécanisme dont la première assemblée générale, tenue les 14, 15 et 16 mai, a vu une importante présence des pays africains et d'organisations régionales et mondiales. "Nous pouvons toujours compter sur l'Algérie qui abrite le siège et soutenu sans relâche, comptant sur ses propres moyens, le lancement de ce centre", avait affirmé, à l'issue de cette élection, le commissaire à la paix et la sécurité de l'Union africaine (UA), Smail Chergui Il a également mis en avant les efforts de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) pour doter l'Afripol de moyens nécessaires et modernes permettant à la police africaine de "relever les défis de la paix et de la sécurité". L'idée de création d'Afripol a été lancée, pour rappel, lors de la 22e conférence régionale africaine de l'Organisation internationale de police criminelle (Interpol), tenue en septembre 2013 à Oran, en présence de 41 chefs africains de police qui l'ont adoptée à l'unanimité. L'initiative a été appuyée en marge de la 82e Assemblée générale d'Interpol tenue du 21 au 24 octobre à Carthagène (Colombie). Outre l'amélioration de l'efficacité des services de police africains à travers l'échange d'informations et d'expériences en matière de lutte contre le crime transnational et le terrorisme, l'Afripol se veut une valeur ajoutée à la coopération policière régionale et internationale et une alliance stratégique face aux menaces internationales qui pèsent sur un environnement en "constante évolution". Les différents intervenants, algériens et africains, au cours des travaux de cette assemblée avaient tous soutenu que l'instauration d'Afripol est un "acquis sécuritaire important" pour relever les défis et trouver des solutions "idoines" et ainsi faire face aux différentes formes de criminalité en Afrique. Ainsi, pour le général major Hamel, l'Afripol constituera une valeur ajoutée dans la coopération policière sur les plans régional et international, et même le catalyseur et le maillon fort de l'alliance stratégique contre le terrorisme et le crime sous toutes ses formes. De son côté, le président de la Commission de l'Union africaine, Mahamat Moussa Faki, a estimé que les problématiques sécuritaires requièrent une "riposte collective", la coordination et l'échange d'information et l'appui matériel et logistique, ajoutant que la "bonne gestion" des opérations et du suivi dépend de la mise en place d'un système sécuritaire commun à notre continent, qui est devenu un champ et passage aux courants destructeurs. Il a également soutenu qu'au sein de l'UA, la police représentait un "axe fondamental" pour garantir la paix et la sécurité et la respect de la loi, dans divers domaines, relevant que la fondation des capacités nationale est la première étape pour la protection des institutions et des individus, des biens publics et privés, domaine où l'Algérie a une grande expérience. Pour sa part, le directeur exécutif auprès d'Interpol, Tee Mauris a souligné la nécessité de renforcer la coopération et la compréhension pour réagir entre les polices africaines pour faire face aux défis de l'heure. La tenue de cette rencontre africaine était aussi une occasion pour rappeler la dernière décision des dirigeants africains, de désigner le Président Abdelaziz Bouteflika en tant que coordinateur africain pour la lutte antiterroriste. "La dernière décision des dirigeants africains de coopter le président Abdelaziz Bouteflika, un homme qui a voué sa vie à l'indépendance et à l'unité du continent, en tant que coordinateur africain pour la lutte antiterroriste, est un nouvel éloge de l'expérience de l'Algérie et de son action calme et équilibrée dans la résolution des conflits africains et la réduction des zones de tensions en s'appuyant sur le dialogue et la recherche constante de consensus", a souligné le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à l'ouverture de l'assemblée. M.Sellal, a rappelé que l'Algérie a été aux premiers rangs de la lutte contre le terrorisme et les différentes formes de criminalité qui lui sont consubstantielles. "Elle y a consenti des efforts immenses et a eu un rôle déterminant pour privilégier le traitement à la racine des crises en enlevant aux terroristes les alibis religieux ou ethniques, en asséchant les sources de financements et en affrontant les matrices nourricières de la radicalisation tant au plan académique que politique ou médiatique". Au terme des travaux, le directeur de la coopération internationale auprès de la DGSN, le commissaire, Abbad Benyamina, a annoncé, lors d'une conférence de presse, que l'Afripol projette de créer prochainement un mandat d'arrêt africain pour faciliter l'arrestation et la remise des criminels en Afrique ajoutant que des experts de la DGSN ont pris l'initiative de créer un système de communication, Afcicom, contenant un système de données, partagée par les polices africaines, relevant que le terrorisme représentait la priorité d'Afripol.