Les écarts sans cesse croissants entre le volume des eaux exploitées pour l'approvisionnement de la wilaya d'Annaba et le niveau de remplissage du barrage Echafia (wilaya El Tarf) "sont à l'origine de la crise d'eau à Annaba", a-t-on appris lundi du directeur de wilaya des ressources en eau, Zoubir Boulahbel. La baisse du volume d'eau emmagasiné par le barrage, qui constitue la source principale d'approvisionnement en eau des wilayas d'Annaba et El Tarf, à 21 millions m3 dont 18 millions m3 inexploitables en raison du problème d'envasement est "la cause principale de cette crise d'eau", a indiqué à l'APS le même responsable. "Au cours de la dernière décennie, le barrage Echafia (160 millions m3) n'avait jamais atteint son taux de remplissage complet", a relevé le même responsable, attestant que les 200.000 m3 quotidiennement mobilisés pour l'approvisionnement de la wilaya d'Annaba en plus des quantités dirigées à l'irrigation agricole dans la wilaya d'El Tarf "dépassent le volume annuellement reçu par ce barrage". "Le volume de 4.600 m3/heure affecté avant l'été à l'alimentation en eau potable des principales communes d'Annaba (Annaba, El Bouni, Sidi Amar et El Hadjar) a été réduit actuellement à 850 m3/heure générant une crise d'eau dans la wilaya", a signalé Zoubir Boulahbel qui a cité, entre autres mesures d'urgence, "le lancement des travaux de réhabilitation de cinq forages inexploités et le fonçage de 12 autres nouveaux devant être exploitables dans les deux prochains mois". Les efforts sont actuellement consentis pour l'exploitation de toutes les ressources disponibles, ainsi que pour assurer un approvisionnement à raison d'une fois tous les quatre jours pour l'ensemble de la population concernée, a affirmé le directeur de wilaya des ressources en eau, estimant que "le système de distribution s'améliorera au fur et à mesure de la mise en exploitation des nouveaux forages projetés". En attendant que les pluies saisonnières hissent de nouveau le niveau des eaux du barrage Echafia, dont l'emplacement facilite le captage des eaux de pluies, selon des responsables des ressources en eau, de grandes entreprises économiques dont le complexe sidérurgique Sider El Hadjar sont menacées de cession de leurs activités faute de quantités suffisantes d'eau pour les processus de production. Le complexe Sider El Hadjar a ainsi besoin de 2.500 m3 par heure. Ce volume a été réduit à 400 m3/heure et son approvisionnement en eau pourrait être totalement suspendu en cette phase critique de pénurie d'eau à Annaba.