Pour pallier le comptage au forfait de la consommation de l'eau, l'on tombe inexorablement dans la forfaiture des fuites causées par des compteurs déficients. Les compteurs d'eau de l'Algérienne des eaux (ADE) seraient de mauvaise qualité. C'est l'avis de plusieurs abonnés, qui se sont adressés à notre rédaction pour exposer, à qui veut l'entendre, leur problème. En effet, selon les contestataires, en procédant à l'installation des compteurs d'eau, les agents de l'ADE expérimentent plusieurs unités avant de tomber sur la plus fiable, c'est-à-dire, celle qui ne présente pas d'anomalies (fuites d'eau) constatées après le montage de l'appareil de contrôle. Le cas échéant, l'abonné est abandonné à son sort. Pour pallier à cette situation, il devra faire appel à un plombier pour réparer son installation, et de surcroît à sa charge. Les moins nantis recourent, quant à eux, au système « D », où le caoutchouc fait office de joint pour colmater les fuites. « On nous fait payer 3 500 DA pour un appareil qui, après son installation, engendre des fuites. Qu'on nous laisse acheter un compteur de meilleure qualité, afin d'éviter ce désagrément qui nous revient plus cher », diront plusieurs abonnés mécontents qui figurent parmi les 13 523 consommateurs soumis au comptage au forfait sur un total de 95 516 abonnés que compte la wilaya. Cette opération, qui bat son plein à Annaba, entre dans le cadre de l'éradication du comptage au forfait. C'est à quoi se sont fermement engagés les services de l'ADE en procédant, depuis 2006, à l'installation de 16 497 compteurs. Toutefois, la qualité des appareils installés n'est pas le seul problème technique ayant entaché leur démarche. D'autres sont apparus au niveau de certains quartiers ciblés. Il s'agit des déviations des colonnes montantes relevées au niveau de certains immeubles, ce qui a réduit les marges de manœuvres des agents de l'ADE dans la mise en place des appareils. Parallèlement, l'Algérienne des eaux est à pied d'œuvre dans la lutte contre les récurrentes fuites d'eau. Ses services sont intervenus pour la réparation de 5 554 fuites sur un total de plus de 6 902 enregistrées à ce jour. Aux fins d'une meilleure maîtrise et d'une réduction des fuites quotidiennement signalées, l'ADE a, depuis 2006, opté pour les PEHT, des conduites à forte pression, fabriquées à base de polyéthylène dans les nouveaux branchements individuels. Plusieurs cités et quartiers de la wilaya ont ainsi connu la rénovation de leurs anciens réseaux, remplacés par ce nouveau type de conduites. La croissance de la demande a, par ailleurs, poussé l'ADE à revoir à la hausse ses capacités d'alimentation et de distribution. Rappelons à ce propos que les principales ressources, qui desservent plus de 80 % de la population ainsi que les unités industrielles de Annaba, sont les barrages d'Echafia et Mexa ( wilaya d'El Tarf), en plus des deux forages de Boutheldja et les salines. D'une capacité de 160 millions de m3, le barrage d'Echafia constitue la première ressource de desserte de la wilaya. Une moyenne de 100 000 m3 d'eau brut y est quotidiennement soutirée au profit des populations, dont 32 000 m3 alimentent le complexe sidérurgique d'El Hadjar. Le réseau d'alimentation se fait à partir de deux conduites principales qui s'étalent sur un linéaire de 49 km.