Le groupe Sonelgaz a besoin de près de 200 à 300 milliards de DA par an pour financer ses projets d'investissement et satisfaire la demande croissante en énergie, a indiqué, mercredi, le PDG du groupe, M. Mohamed Arkab. En marge de son exposé sur la situation financière du pays présenté devant la commission du Budget et des Finances de l'Assemblée populaire nationale (APN), M. Arkab a précisé que intégration du groupe Sonelgaz dans le plan de financement prévu par le gouvernement à travers le financement non conventionnel vise à alléger la pression sur les banques et à réduire les emprunts du groupe en vue d'assurer plus de liquidités. Le PDG de Sonelgaz a été entendu dans le cadre du débat autour du projet de loi complétant et modifiant l'Ordonnance relative au crédit et à la monnaie et qui vise à autoriser la Banque d'Algérie (BA) à procéder, pendant une période de cinq (05) années maximum, à l'achat direct de titres émis par le Trésor public en vue de couvrir les besoins de financement du trésor et du Fonds national d'investissement (FNI), de financer le remboursement de la dette publique interne outre le rachat de la dette bancaire des deux groupes " SONELGAZ" et " SONATRACH". M. Arkab a également affirmé que l'obtention par le groupe de financements à travers le financement non conventionnel " est très important" pour la société sur une période de 5 ans, car ce financement lui permettra d'atteindre ses objectifs d'investissement à travers la réalisation des projets prévus dans les domaines de l'énergie conventionnelle ou énergies renouvelables. Le même responsable a précisé que les emprunts obtenus par le groupe et qui ont atteint 2.624 milliards de DA au cours de la période 2010-2016, ont été destinés au financement de ses grands investissements pour faire face à la demande croissante en énergie. Selon les chiffres contenus dans l'exposé, le groupe a recouru, au cours de la même période (2010-2016), aux crédits bancaires dans le financement des investissements. En tête de ces emprunts, figure le montant de 1.803 milliards de DA (69%), puis les fonds propres du groupe estimés à 480 milliards de DA (18%), s'en suit le montant du soutien de l'Etat qui a atteint 219 milliards de DA (8%) et les contributions de la clientèle avec 121 milliards de DA ( 5%). M. Arkab a précisé que les crédits obtenus avaient été consacrés à la réalisation des projets, soulignant que ce sont les ménages, et non pas le secteur économique, qui consomment le plus d'énergie. L'énergie devrait être un outil industriel et non un produit de consommation, a-t-il dit, estimant que la politique de subventionnement des prix par l'Etat ne reflète pas la valeur réelle de la consommation, créant, selon lui, un déséquilibre entre les investissements et les recettes. Il a également indiqué, devant les membres de la commission des finances et du budget, que l'entreprise avait besoin de financements supplémentaires en raison de l'incapacité des banques à mobiliser les fonds nécessaires sous forme de crédits pour financer ses projets. Pour le moment, Sonelgaz ne rembourse pas ses dettes en suspens sur la base des contrats signés avec les banques concernées qui lui accordent une période d'exonération, mais à compter de 2024 le groupe sera dans l'obligation de s'acquitter de ses dettes à raison de 160 milliards DA par an jusqu'en 2031, a souligné le responsable. En ce qui concerne les investissements prévus dans le programme de développement de l'entreprise, qui vise à étendre le réseau d'électricité et de gaz et à doubler la production pour faire face à la demande croissante attendue entre 2017 et 2027, le volume des besoins de financement avoisinent les 4.664 milliards de dinars. Le groupe compte également renforcer ses investissement hors du pays, notamment dans les pays africains voisins, au regard de ses capacités et de son expertise en matière de production et de distribution de l'énergie, a-t-il fait savoir, soulignant que cela apportera au pays une source de devises supplémentaire. Les questions des députés ont été axées sur les créances de Sonelgaz, les prix appliqués et les projets que le groupe compte financer par l'intermédiaire du mécanisme de financement non conventionnel. M. Arkab a, à cet égard, précisé que les créances résultant des factures impayées par les clients s'élevaient à 78 milliards de dinars à fin juin 2017, ajoutant que ce montant devrait baisser à la fin de 2017 avec le règlement des factures qui interviendra d'ici là. Grace aux efforts consentis en matière de modernisation des modes de recouvrement et à l'installation de compteurs électroniques, Sonelgaz entend récupérer 30 milliards de dinars de factures impayées annuellement dans un premier temps dans le cadre de sa stratégie de recouvrement progressif de ses créances auprès de ses clients (particulier, administrations et instances publiques). Le responsable a assuré que Sonelgaz privilégiera des mécanismes comme le rééchelonnement pour le règlement des litiges avec ses clients. M. Arkab a également exclu toute augmentation des prix de l'électricité et du gaz. Répondant aux questions des journalistes concernant la facturation mensuelle au lieu de la facturation trimestrielle, le responsable a précisé que cette mesure figure dans le plan de développement du groupe afin d'éviter l'accumulation des dettes des clients, soulignant que son application et sa généralisation "nécessite du temps". Il faut d'abord achever l'installation des compteurs électroniques, a-t-il dit. Concernant la restructuration de Sonelgaz qui compte 38 filiales, M. Arkab a affirmé que l'opération entamée en 2015 se poursuivait en vue de développer et de moderniser la gestion au sein du groupe.