Le montant des créances détenues par le groupe public Sonelgaz auprès de ses clients s'élève à 62 milliards de dinars, a annoncé, jeudi dernier à Annaba, le président-directeur général du groupe Sonelgaz, Mustapha Guitouni, cité par la radio locale. Ce dernier s'exprimait lors d'une réunion de travail avec les cadres de la Société de distribution de l'électricité et du gaz de l'Est. Lors de son intervention, Mustapha Guitouni a déploré le non-paiement des factures de consommation d'électricité et de gaz. Affirmant que cette situation impacte la trésorerie de Sonelgaz, actuellement en grande difficulté, le patron du groupe, installé dans ses nouvelles fonctions depuis fin juin dernier, a confié que la direction a mis en place un plan d'action en vue de récupérer les créances détenues auprès des mauvais payeurs. A ce propos, il a exhorté les responsables locaux à agir pour recouvrer ces créances et ne pas attendre une quelconque aide de l'Etat. A la fin de l'exercice 2015, le groupe avait enregistré 39 milliards de dinars de créances, selon de récents chiffres fournis par Noureddine Bouterfa, ancien PDG de la société publique. Environ 45% de ces créances sont détenues par des administrations de l'Etat. Le reste, soit 55%, émane de clients privés, qu'ils soient particuliers ou professionnels. Les créances impayées, d'après M. Guitouni, se chiffrent annuellement entre 45 et 47 milliards de dinars. En novembre 2015, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, en visite à Constantine, affirmait même que les dettes des communes contractées auprès de Sonelgaz seront épongées. Pour rappel, le groupe Sonelgaz a engagé 588 milliards de dinars au titre des investissements pour l'année 2015. Ce budget a permis d'augmenter la capacité de production des systèmes électriques de près de 1222 MW dans des villes du nord et du sud du pays. Le groupe ambitionne de mettre en place une capacité totale supplémentaire de 15 000 MW en 2019, soit le double de la capacité actuelle, afin de répondre aux besoins énergétiques du pays. Chantre de la révision à la hausse des prix de l'électricité, restée inchangée depuis 2005, l'ancien premier responsable du groupe a fait savoir récemment que la politique de subventionnement de l'électricité occasionne à Sonelgaz un déficit de financement de 80 milliards, comblé par des emprunts, un montant appelé à augmenter en 2016-2017. Une fois nommé à la tête du ministère de l'Energie, Noureddine Bouterfa a exclu l'éventualité d'une hausse des produits énergétiques de large consommation durant l'année 2016.H. L.