Le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, a mis en avant, jeudi à Alger, la nécessité de réviser la loi sur les hydrocarbures afin d'attirer les investisseurs et renforcer les réserves nationales en la matière, précisant dans ce sens, que la loi actuelle était incompatible avec les dernières évolutions de ce domaine. La loi actuelle sur les hydrocarbures a été élaborée au moment où les cours de pétrole étaient élevés et de ce fait la fiscalité pétrolière a été élaborée sur la base de ces prix, mais avec le recul des prix "il est temps de revoir cette loi en vue d'attirer les investisseurs étrangers dans le but de renforcer les réserves nationales en pétrole, notamment après l'augmentation de la demande locale en énergie", a précisé M. Guitouni. Le ministre de l'Energie a souligné que "Sonatrach ne dispose pas des moyens de prospection, d'exploration, de forage, d'exploitation et d'exportation et que le groupe n'est pas en mesure de faire face, tout seul, à l'augmentation de la demande locale en énergie. La loi actuelle n'encourage pas les investisseurs étrangers à établir des partenariats avec le groupe à l'instar de ce qui se fait dans les grands pays exportateurs de pétrole". La consommation locale en pétrole est passée de près de 210.000 barils en 2010 à 420.000 barils en 2017, a-t-il fait savoir. Les questions des membres de la commission, lors de l'audience présidée par Toufik Torech, ont porté sur le programme du secteur dans le domaine des énergies renouvelables et les augmentations sur les prix des carburants proposées au projet de loi des finances PLF 2018, outre le programme d'exploitation du gaz de schiste. Selon le ministre, cette hausse des recettes est due à l'augmentation du prix de pétrole algérien qui s'est établit autour de 51 dollars le baril à la fin de septembre 2017, contre 43 dollars/baril durant la même période de l'année 2016, soit une hausse de quelque 20%. Quant à l'exploitation du gaz de schiste, M.Guitouni a affirmé que le projet est en cours d'étude et que plusieurs études relatives à ce type d'énergie requièrent des années, et par conséquent, l'exploitation ne sera pas entamée à court terme, et que la sensibilisation dans ce domaine est importante, vu "la polémique" qu'a connu ce sujet. Le ministre a affirmé que l'exploitation des gaz de schiste assure l'avenir des générations futures, ajoutant que les technologies employées dans ce domaine ont grandement évolué avec moins de risques environnementaux, citant pour exemple, l'expérience des Etats-Unis d'Amérique où ce type d'énergie est exploité sans porter préjudice à l'environnement et à la population.