La Conférence générale de l'Unesco réunira lundi à Paris ses 195 Etats membres, dont l'Algérie représentée par la ministre de l'Education, Nouria Benghabrit, avec au menu le budget ainsi que l'orientation des programmes et activités de l'organisation pour les deux années à venir. Dans la matinée de lundi, les chefs d'Etat et de gouvernement prendront part, selon le programme de l'organisation onusienne pour l'éducation, la science et la culture, au Forum des dirigeants de l'Unesco pour débattre le développement durable et le rôle de l'organisation dans le système multilatéral. Près de 200 ministres, notamment des secteurs de l'Education et de la Culture, assisteront à la Conférence générale qui devrait entériner, le 10 novembre, la nomination d'Audrey Azoulay, au poste de Directrice générale de l'Unesco. L'ancienne ministre française de la Culture, fille d'André le conseiller du roi du Maroc, a été proposée le 13 octobre dernier par le le Conseil exécutif de l'Unesco, composé de 58 membres, au poste de Directrice générale. Une fois nommée par la Conférence générale, elle entrera en fonction le 15 novembre pour remplacer la Bulgare Irina Bokova au terme de son mandat. Au cours de la session qui devra durer jusqu'au 10 novembre, les Etats membres devraient également approuver la candidature de la Nouvelle-Calédonie comme membre associé de l'Unesco. En marge de la session, plusieurs événements se dérouleront en parallèles, dont notamment les présentations et débats sur des problématiques importantes relevant de la compétence de l'Unesco (éducation, science, culture, information et communication). Les Etats membres auront également à examiner comment renforcer la responsabilité dans la mise en œuvre de l'Objectif de développement durable Education 2030 et les organisateurs ont prévu également deux tables-rondes ministérielles sur les mécanismes favorisant la responsabilité et la transparence. Ces rencontres rassembleront 13 ministres de l'Education qui discuteront également de la question de la responsabilité concernant le financement alloué à l'éducation ainsi que la manière de faire avancer le programme de l'Education 2030. Au cours de la journée du 6 novembre, le Rapport mondial 2017-2018 sur les "Tendances mondiales en matière de liberté d'expression et de développement des médias" sera présenté en plus d'une réunion-débat d'experts sur la sécurité des journalistes. Le programme prévoit également une table-ronde sur les défis posés par le patrimoine en période de conflit, les liens entre la protection et la transmission du patrimoine et la lutte contre la violence sectaire, le nettoyage culturel et l'extrémisme violent. Les Etats-Unis et Israël se sont retirés de l'Unesco, à la fin de la première quinzaine du mois d'octobre, qualifiant l'organisation onusienne d'être "anti-israélienne", rappelle-t-on. En juillet dernier, l'Unesco avait inscrit al-Khalil, une ville palestinienne, au patrimoine mondial, après avoir déclaré en 2016 que la vielle ville d'al-Qods est la ville sacrée des trois religions monothéistes, ne reconnaissant ainsi aucune territorialité israélienne sur cette ville. L'Unesco avait vivement déploré le fait qu'Israël, la "puissance occupante", n'ait pas cessé les fouilles et travaux menés constamment dans al-Qods-Est, en particulier à l'intérieur et aux alentours de la Vieille Ville, lui demandant de nouveau d'"interdire tous les travaux". Elle avait réaffirmé que la Rampe des Maghrébins "fait partie intégrante" de la mosquée Al-Aqsa/Al-Haram Al-Sharif et est indissociable de celle-ci. Le dernier jour de la Conférence générale, au cours duquel un hommage sera rendu à la DG sortante, le Rapport sur l'éthique de la robotique de la Commission mondiale d'éthique des connaissances scientifiques et des technologies (COMEST) de l'Unesco sera présenté aux pays membres et suivi d'un débat sur le rôle que peut jouer l'Unesco pour soutenir les Etats membres concernant les questions éthiques relatives aux défis posés par l'innovation technologique, notamment la robotique et l'intelligence artificielle.