La croissance économique de la région Moyen-Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan (Moanap) reste relativement timide malgré le renforcement de la reprise mondiale, a indiqué le FMI qui maintient inchangées ses prévisions de croissance pour les pays de la région. "Les perspectives économiques de la région Moanap restent relativement timides en raison de l'adaptation au faible niveau des prix du pétrole et des conflits régionaux ", souligne le Fonds monétaire international dans son rapport sur les perspectives économiques de la région Moanap, présenté mardi à Dubaï. Dans les pays exportateurs de pétrole, la faiblesse des cours et l'ajustement budgétaire continuent de peser sur la croissance non pétrolière, tandis que la croissance globale subit aussi les effets de l'accord de réduction de la production de brut impulsé par l'OPEP, constate le FMI. L'institution de Bretton Woods a maintenu inchangée sa prévision de croissance pour la région à 2,6 % en 2017. La croissance sera inférieure de moitié environ à celle enregistrée en 2016, principalement en raison du comportement des pays exportateurs de pétrole. Elle devrait progressivement gagner en vigueur à moyen terme dans la plupart des pays de la région, mais dans bien des cas elle restera inférieure au niveau nécessaire pour faire reculer efficacement le chômage, selon les mêmes projections. Le FMI appelle les pays de la région à intensifier les réformes structurelles afin de profiter de la conjoncture favorable offerte par le renforcement de la reprise mondiale et d'assurer une croissance plus forte, plus inclusive et durable. Dans les pays exportateurs de pétrole, la croissance globale au sein des pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) devrait descendre à 0,5% en 2017, du fait de la réduction de la production de brut résultant de l'accord impulsé par l'OPEP. En Algérie, la croissance devrait ralentir à 1,5% en 2017, puis reculer à 0,8% en 2018, "sous l'effet de la compression projetée des dépenses publiques, avant de se redresser à moyen terme" et remonter à 2,4% en 2022. En Iran, la croissance devrait marquer un repli à 3,5% cette année, alors que la situation sécuritaire et les contraintes de capacité de production de pétrole continuent de peser sur les perspectives de croissance de l'Irak, de la Libye et du Yémen, prévoit le Fonds. "Face à la réalité du repli des cours du brut, il est d'autant plus urgent que les pays exportateurs cessent de privilégier la redistribution des recettes pétrolières par le biais de la dépense publique et des subventions énergétiques", suggère-t-il. Les pays importateurs de pétrole de la région devraient en revanche afficher un taux de croissance de 4,3 % en 2017, soit un niveau nettement supérieur aux 3,6 % enregistrés en 2016. Cette expansion projetée, légèrement plus forte que la prévision de 4% de mai dernier, devrait être généralisée et la plupart de ces pays devraient connaître une accélération alimentée par la demande intérieure et par les exportations. A moyen terme, la croissance des pays importateurs de pétrole de la région devrait continuer de s'améliorer progressivement pour atteindre 4,4% en 2018, puis une moyenne de 5,3 % en 2019-2022. Ces taux ne suffiront, cependant, pas à créer des emplois à une échelle capable de combattre le chômage actuel ou d'absorber les millions de jeunes qui arriveront sur le marché du travail dans les prochaines années, note le fonds. Le rapport relève que des vulnérabilités subsistent pour les économies de ces pays en raison des effets persistants d'une faible mobilisation de recettes et d'un niveau élevé de dépenses courantes (subventions et salaires) qui, dans la plupart des pays, ont poussé la dette publique au-delà de 50 % du PIB "Malgré le rebond prévu de croissance, il convient d'accélérer de manière résolue l'exécution de réformes structurelles ambitieuses de manière à renforcer l'activité du secteur privé et de promouvoir une économie plus dynamique, plus compétitive et plus inclusive ", note l'institution de Bretton Woods. Il sera essentiel d'améliorer le climat des affaires, notamment en rehaussant la qualité des infrastructures, selon le FMI. Un travail soutenu de rééquilibrage budgétaire et de réforme s'impose également pour corriger les vulnérabilités liées à la dette.