Les candidats aux élections du 23 novembre pour le renouvèlement des Assemblées populaires communales et de wilaya (APC et APW) d'Oum El Bouaghi semblent décidés à réguler le commerce de quelque nature qu'il soit et d'en faire un "levier de croissance" dans des localités devenues, au fil des années, de véritables pôles commerciaux à l'instar de la ville d'Ain Mlila, Ain El Beida, Ain Fakroun ou encore du chef-lieu de wilaya. A la ville d'Ain Fakroun, réputée pour son commerce de textile et de l'habillement recense à elle seule 4500 commerçants dont 600 importateurs, a indiqué à l'APS le directeur local du commerce, Abdelhak Bazine. Idem pour la ville d'Ain M'lila avec ses 7500 commerçants et ses 500 importateurs, réputée essentiellement pour le commerce de pièces détachées comme c'est le cas pour les villes d'Oum El Bouaghi et d'Ain El Beida qui comptent également sur le commerce de détail mais également sur celui des fruits et légumes. Par-delà les appartenances politiques, la régulation de l'activité commerciale dans la wilaya d'Oum El Bouaghi constitue un cheval de bataille pour les partis candidats aux locales, qui y voient une importante source financière pour les collectivités locales mais aussi un acte de civisme profitant aussi bien aux finances du commerçant qu'à la communauté. A ce propos, le candidat du Rassemblement national démocratique (RND) à l'APW et membre de la chambre de commerce et d'industrie Sidi R'ghis, Nacer Berkani a affirmé que "la difficulté de réguler le commerce informel et le commerce de manière générale réside dans la nécessité de soumettre le commerçant à la loi et notamment au respect des places dédiées à l'activité commerciale mais également et à s'acquitter de ses charges". Il a par ailleurs ajouté qu'il "faut admettre que le commerce informel représente une source de revenu pour de nombreux ménages" attestant qu'en cas de victoire aux prochaines élections, le RND £uvrera à "donner une plus grande marge de man£uvre aux communes afin de réaliser des marchés de proximité qui non seulement permettront de réguler la situation de ces commerçants mais répondront aussi aux besoins des citoyens". S'opposer à l'anarchie et insuffler une nouvelle dynamique aux marchés Même son de cloche du côté du candidat APW du Front de libération national (FLN), Tahar Ghouar, qui a souligné que "les candidats FLN s'opposent à tout ce qui est illégale et anarchique", et abonde en assurant que si sa formation politique se distinguera à l'issue des locales du 23 novembre, "les élus s'emploieront à protéger le citoyen et le commerçant en créant des espaces appropriés profitant à tout un chacun y compris aux collectivités locales". Pour le candidat de l'alliance Nahda-Adala-Bina à l'APC d'Oum El Bouaghi, Mourad Naceri la régulation du commerce est "un projet d'Etat", affirmant que sa formation politique veut traiter cette question en "revoyant l'organisation des sites commerciaux de la ville d'Oum El Bouaghi et en donnant une nouvelle dynamique aux marchés déjà réalisés, et en parallèle, travailler à régulariser les marchands informels tout en les sensibilisant aux avantages qu'offre le cadre légale en matière de dédommagement et d'assurance sociale et autres". Dénonçant l'insalubrité de la voie publique et la pollution du paysage urbain, laissées dans le sillon du commerce informel et du marché des fruits et légumes dans sa ville d'Ain Beida, le candidat à l'APC du FLN, El Zine Tiab a, pour sa part, indiqué que son parti prévoit de "soumettre les commerçants au respect de la loi et de les inciter à investir les marchés de proximité en plus de "créer un marché de gros adapté au commerce de fruits et de légumes et de produits alimentaires". Loin du monde de la politique, l'enseignant et chercheur à la faculté des sciences économiques, commerciales et des sciences de gestion de l'université Larbi-ben-mhidi d'Oum El Bouaghi, le Dr Zoubir Ayache a affirmé qu'"il était nécessaire d'adopter des mécanismes et une stratégies bien définis" pour organiser le commerce de manière générale et d'endiguer le commerce informel plus particulièrement. L'activité commerciale, a-t-il dit, est "une équation primordiale" pour l'Etat, car, elle définit son économie et reste "la meilleure garante d'une croissance globale", indiquant que son organisation passe autant par un travail de sensibilisation des commerçants que par la répression des fraudes enregistrées.