Pendant que les pouvoirs publics appellent à l'assainissement des trottoirs et des espaces publics des activités commerciales parasitaires, le commerce informel semble avoir de beaux jours devant lui, à El Milia. La fermeture, pour la troisième année consécutive de l'une des principales artères de cette ville à la circulation, à l'occasion du mois de Ramadhan, pour la transformer en un marché informel des fruits et légumes, est perçue comme une volonté des responsables locaux de se montrer conciliants avec une pratique qui nuit au commerce légal. Des commerçants dûment inscrits au registre de commerce, payant leurs impôts et s'acquittant des frais de la CASNOS, ne cessent de s'élever sur cette tolérance nuisible, il faut le dire, à leur activité. Certains appellent à l'intervention des responsables du secteur de commerce et d'autres songent même à fermer boutique pour s'adonner au commerce informel. Les plus touchés par cette pratique sont les marchands des fruits et légumes qui subissent une concurrence déloyale de la part de ces vendeurs de tous bords qui, au mépris de la loi, bravent l'interdit et s'adonnent au commerce illégal. En l'absence de marchés de fruits et légumes, l'anarchie est devenue le maître mot d'une situation qui semble s'envenimer avec le chômage et la précarité du tissu social. Pour subvenir aux besoins de leurs familles, beaucoup de citoyens, sans revenus, recourent aux pratiques parasitaires du commerce informel. Cette situation s'est également répercutée sur l'hygiène de la ville, submergée dans certains endroits par les résidus de ces commerces illicites. L'ouverture attendue du nouveau marché de fruits et légumes, nouvellement réalisé, près de la cité Boulatika, devrait, cependant, mettre un terme à cette anarchie, à condition que les responsables locaux affichent plus de fermeté à l'égard des squatteurs des espaces publics.