CHAHID EL HAFEDH (camp des réfugiés sahraouis) - Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Brahim Ghali, s'est félicité lundi de la place qu'occupe la RASD au sein de l'Union africaine (UA), saluant la position "ferme" de l'Union pour imposer le respect de son Acte constitutif et ses principes fondateurs. Dans son allocution lundi au camp des réfugiés sahraouis Chahid El Hafedh à l'occasion de la célébration du 42e anniversaire de création du Conseil national sahraoui, M. Ghali, Secrétaire général du Front Polisario, s'est dit satisfait de "la place occupée désormais par l'Etat sahraoui au sein de l'UA, notamment dans le cadre de la coopération et du partenariat avec des pays et organisations internationales". M. Ghali a salué également "la ferme position de l'UA pour imposer le respect de son Acte constitutif et ses principes fondateurs, notamment en ce qui a trait au respect des frontières héritées au lendemain de l'indépendance et à la place et souveraineté des pays membres". A cette occasion, il a appelé l'ONU "à assumer sa responsabilité dans le processus de décolonisation de la dernière colonie en Afrique et à accélérer l'application du mandat de la Minurso, à savoir l'organisation d'un référendum sur l'autodétermination du peuple sahraoui, en application de sa Charte et résolutions en faveur de l'indépendance des peuples et pays colonisés". Soulignant l'importance pour "le Conseil de sécurité de l'ONU d'assumer pleinement sa responsabilité face aux obstacles dressés par l'Etat d'occupation marocaine devant les efforts de règlement du conflit, le président sahraoui a rappelé la récente décision du Conseil de sécurité concernant la violation abjecte de l'accord de cessez-le-feu et de la convention militaire N 1 dans la région de Guerguerat. Le président sahraoui a mis en garde contre l'absence "d'un soutien effectif et rigoureux du Conseil de sécurité à l'Envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara Occidental, Horst Kohler, comme ce fut le cas avec son prédécesseur ChristopherRoss". Evoquant "le rôle déplorable de la France dans l'échec du Conseil de sécurité à prendre les décisions et mesures nécessaires pour imposer la solution démocratique et juste à travers l'application du plan de règlement onusien 1991", Il a exprimé le souhait que cet épisode ne se reproduise plus, soulignant que les "efforts de l'ONU pour le règlement du conflit doivent être accompagnés des conditions et de mesures nécessaires qui reflètent la bonne intention et la volonté sincère de coopération". Par ailleurs, le président Ghali a appelé à accélérer la libération des détenus de "Gdeim Izik" et de "tous les prisonniers politiques sahraouis détenus dans les geôles marocaines (...), à jeter la lumière sur le devenir des disparus sahraouis depuis l'invasion militaire marocaine injuste le 31 octobre 1957, à lever le blocus imposé aux régions occupées du territoire sahraoui, à garantir la protection des droits du peuple et à mettre fin à la spoliation de ses richesses". M. Ghali a rappelé que le Sahara Occidental et le Royaume marocain sont deux pays distincts et séparés tel que confirmé par la Cour de Justice européenne en 2016 qui vient confirmer la décision de la Cour de Justice internationale (CJI) de 1975. Le président sahraoui a appelé les entreprises, opérateurs économiques, hommes d'affaires "à s'abstenir définitivement de conclure tout accord ou coopération avec l'Etat d'occupation marocaine qui concernent les territoires ou eaux territoriales du Sahara occidental". "Tant que le conflit n'a pas été résolu et la question de la souveraineté n'a pas été tranchée, il ne doit y avoir aucune exploitation des richesses du Sahara Occidental sans l'approbation et la consultation du peuple sahraoui à travers son unique représentant légitime le Front Polisario", a soutenu Brahim Ghali. Le président sahraoui a souligné que la "résistance du peuple sahraoui durant plus de quatre décennies en dépit de l'ampleur des complots et politiques de tueries, de génocide, de répression et de blocus, est plus que suffisante pour que l'Etat d'occupation marocaine prenne conscience que le peuple sahraoui finira, inéluctablement, par recouvrer ses droits dont l'Etablissement d'un Etat indépendant sur l'ensemble de son territoire national". Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l`application de la résolution 1514 de l`Assemblée générale de l`ONU portant déclaration sur l`octroi de l`indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc avec le soutien de la France, rappelle-t-on.