L'importance de la vaccination contre la rougeole et la rubéole a été soulignée par des spécialistes en pédiatrie, suite à l'apparition de nouveaux cas de rougeole dans certaines wilayas du sud, ces derniers mois, en vue de prémunir les générations futures contre les complications de ces deux virus. Dans une déclaration à l'APS, le Pr Abdelatif Bensenouci, pédiatre au CHU Hassani Issaad (Alger) a qualifié d"'alarmant" l'apparition de cas de rougeole durant le dernier trimestre de 2017 et durant les mois de janvier et de février 2018 dans certaines wilayas du sud, suite à l'échec des deux campagnes organisées par le ministère de la Santé en mars 2017 et en janvier 2018, précisant que le taux de couverture, n'ayant pas atteint 95% chez les enfants, âgés entre 6 et 14 ans, "compliquera davantage la tâche en matière de lutte contre ces deux maladies infectieuses". La réapparition de la rougeole dans certaines wilayas sous-peuplées du sud est "inquiétante", a-t-elle dit, ajoutant qu'il "sera difficile de la contrôler" dans le cas où elle se propage dans les régions peuplées du nord. La femme enceinte atteinte de rubéole ne risque pas seulement l'avortement mais expose également l'état de santé de son fétus à des complications, a fait savoir la spécialiste. Le Pr Abdelkrim Soukhal, spécialiste des maladies infectieuses, a estimé que les enfants vaccinés une seule fois au neuvième mois de leur vie et n'ayant pas reçu d'autres doses lors des campagnes précédentes sont les plus exposés au virus de la rougeole, en raison d'un "déficit de leur système immunitaire", mettant en exergue l'importance de la vaccination dans le cadre du calendrier national de vaccination. Les enfants âgés de 6 à 14 ans sont les "plus exposés" aux virus de la rougeole et de la rubéole, après l'échec des deux campagnes précédentes qui n'ont assuré que 40 % de taux de couverture nationale, a indiqué le spécialiste qui a estimé que la réticence des parents à faire vacciner leurs enfants constituait un "danger pour leur progéniture et une perte financière pour l'Etat". Pour sa part, le Directeur de la prévention et de la promotion de la santé au ministère de la Santé, Dr Djamel Fourar a estimé que l'échec des précédentes campagnes de vaccination (mars 2017 et janvier 2018) est dû à la polémique sur l'innocuité du vaccin. Le responsable a rappelé l'enveloppe financière importante affectée par l'Etat dans la cadre du Programme élargi de vaccination, estimée à plus de 10 milliards de dinars pour la protection de la population contre les maladies infectieuses, soulignant que ce programme a été particulièrement efficace ces dernières années, puisque l'Algérie était parvenue à éradiquer la poliomyélite, avec l'attestation de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Le spécialiste a fait part de la visite prochaine d'une délégation de l'OMS et de l'UNICEF pour remettre à l'Algérie une attestation prouvant l'éradication totale du Tétanos chez les nouveau-nés, grâce à sa politique adoptée dans le cadre de la vaccination des enfants contre certaines maladies dangereuses.