L'Association marocaine des droits humains (AMDH) s'est indignée du silence du gouvernement quant aux revendications légitimes des manifestants de Jerada, au nord-est du Maroc, et exprimé sa solidarité avec les habitants de l'ancienne ville minière, lieu de nombre d'accidents dramatiques ayant provoqué colère et émoi au sein de la population locale, ont rapporté mardi des médias marocains. Dans un communiqué de son bureau central, l'AMDH se dit "étonnée du silence du gouvernement et réitère sa solidarité avec les habitants de Jerada dans leurs revendications légitimes et leurs droits à des alternatives urgentes à l'activité minière à même de leur garantir un revenu leur permettant de vivre dignement". La manifestation a vite tourné en scène de répression après l'intervention des policiers mobilisés pour étouffer toute forme d'expression. Des vidéos largement diffusées par les réseaux sociaux montrent des face-à-face tendus, et une image de choc d'un manifestant sauvagement écrasé par un véhicule des forces de répression. Le Maroc est confronté depuis octobre 2016 à un autre mouvement social d'ampleur, à El Hoceima dans le Rif (nord), après le décès tragique d'un marchand de poissons, Mohcine Fikri, mort broyé par une benne à ordures, en tentant de récupérer sa marchandise injustement saisie par la police. Une répression s'était brutalement abattue sur la région où au moins 450 personnes ont été arrêtées, avant que la contestation ne se propage à Zagora dans région Drâa-Tafilalet dans le sud désertique après des coupures d'eau chroniques.