La ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables, Fatima Zahra Zerouati a mis en avant, mardi à Alger, l'impératif de mettre en place un plan permanent pour la gestion des déchets, visant à récupérer et valoriser ces déchet pour en faire une source d'énergie et un générateur de richesse et d'emploi. Après la promulgation de la première loi sur la gestion des déchets ménagers en 2001, qui a permis l'élimination de plus de 2.000 décharges publiques, il est temps de changer la vision concernant la gestion des déchets pour en faire une source d'énergie et un générateur de richesse et d'emplois", a indiqué la ministre lors d'une conférence sur l'expérience allemande dans le domaine de la gestion des déchets ménagers et la contribution du secteur privé en la matière, organisée en marge du 1er Salon international de l'Environnement et des énergies renouvelables (SIERA) (26-28 mars). Soulignant que "la constitutionnalisation du droit à l'environnement à la faveur de la révision constitutionnelle renforce davantage les efforts de l'Etat pour l'amélioration du cadre de vie", elle a mis en avant "la volonté de l'Etat à poursuivre sa guerre contre les déchets" pour parvenir à une gestion intégrée des déchets ménagers, basée sur des fondements scientifiques et économiques, à même de créer une économie circulaire permettant un tri sélectif des déchets afin de les récupérer et les recycler sous forme de matière première. Après avoir rappelé que le volume des déchets nationaux avoisine les 13 millions de tonnes/an, dont 6 sont récupérables, la première responsable du secteur a relevé que ce chiffre est appelé à augmenter au regard de la politique de logement avec la réception attendue de plusieurs nouvelles villes et cités. Evoquant cette conférence, Mme. Zerouati a qualifié de "grande et forte" la coopération algéro-allemande en matière de gestion des déchets, appelant à tirer profit de l'expérience allemande et à échanger les expertises dans ce domaine. Pour sa part, la directrice du bureau de coopération algéro-allemande (GIZ Algérie), Susanne Wahl a affirmé que "les déchets ménagers constituent un "défis difficile", assurant que l'Algérie a afficher la volonté de relever ce défi. Ella a exprimé, dans ce sillage, la disponibilité de la partie allemande à accompagner les efforts de l'Algérie en vue de valoriser ces déchets pour en faire une source d'Energie et un générateur de richesses et d'emplois. De son côté, l'ambassadeur allemand à Alger, Michael Zenner a exprimé s'est dit disposé à accompagner toutes les initiatives algériennes en la matière, d'autant que ce secteur attire davantage d'intérêt tant de la part des autorités publique que des opérateurs privés, appelant à exploiter les expériences allemandes réussies et à l'échange d'expertises dans ce domaine entre les experts et les opérateurs des deux pays. Exposant les plus importantes mesures prises en Allemagne dans le domaine de la gestion des déchets ménagers, la représentante du ministère allemand de l'environnement, a fait savoir que l'expérience de son pays remonte à 1972 avec l'éradication de plus de 50.000 décharges sauvages avant de le lancement en 1986 de la première opération de récupération et de valorisation des déchet, suivi en 1991 par la première loi sur la récupération des déchets et puis le début en 1996 de la gestion intégrée. L'Allemagne dispose actuellement de 15.500 usines de tri et de récupération de déchets, employant 270.000 travailleurs, par le biais de 3.200 entreprises activant dans ce domaine, a-t-elle précisé, ajoutant que le taux de récupération s'elève à 66%. En réponse à une question sur le procédé de gestion des déchets ménagers, notamment dans le volet financier, la représentante du ministère allemand de l'environnement a indiqué que le citoyen allemand est assujetti à un impôt sur les déchets, grâce auquel et aux gains des entreprises spécialisées dans la récupération et la valorisation de ces déchets, une gestion intelligente de ce créneau est suivie, à travers la collecte, le tri, la valorisation de ces déchets et leur réinjection dans le cadre de la gestion intégrée des déchets. Présentant l'expérience de la ville de Berlin, le gérant de la décharge publique de la ville, Frederic Sanderhoff a indiqué que ses services qui couvrent une superficie de 220.000 Km2, emploient 5.300 travailleurs, dont 2.000 agents d'hygiène et de récupération en mobilisant 300 camions pour une capacité de 26 tonnes/jour. Il a indiqué que les services d'hygiène de la ville sont en contact permanent avec les citoyens pour les inciter au tri des déchets avant de les faire sortir, et que c'est ainsi qu'est facilitée l'opération de séparation des déchets organiques de ceux durs dans les usines. Le même responsable a mis l'accent sur les actions de sensibilisation menées en direction des citoyens et sur la formation au profit des travailleurs au niveau des usines de récupération, équipées en moyens sophistiqués et en outils de travail permettant l'attrait de la main d'oeuvre. S'agissant du rôle des entreprises privées, il a été procédé, lors de cette rencontre, à la présentation de plusieurs exemples d'entreprises activant dans le domaine de la collecte, la récupération et la valorisation des déchets et qui créent des milliers d'emplois sans soutien ou intervention des pouvoirs publics qui encouragent le privé à investir dans ce domaine. Cette conférence à enregistré la participation d'une centaine d'experts et d'opérateurs des secteurs public et privé activant dans les différents domaines des énergies renouvelables, du recyclage et de la valorisation des déchets.