Le quotidien "El Khabar" a qualifié dimanche les récentes déclarations du ministre marocain des affaires étrangères, Nasser Bourita concernant l'Algérie de "délire hallucinatoire". Le discours du chef de la diplomatie marocaine Nasser est passé en l'espace d'une semaine de "la provocation" à une forme de "délire hallucinatoire" lorsqu'il a décidé de "pousser les relations entre le Maroc et l'Algérie au bord de la rupture", écrit le quotidien arabophone algérien dans son édition de dimanche. Qualifiant de "très grave" les déclaration de Nasser Bourita à l'hebdomadaire "Jeune Afrique", "El Khabar" estime que "le ministre marocain a piétiné le peu de convenances et traditions diplomatiques restant". Pour "El Khabar", il s'agit là de propos "incongrus" de la part du responsable marocain qui "a osé proférer de graves accusations à l'encontre de l'Algérie, en affirmant qu'"outre sa bénédiction de la relation entre le front Polisario et le Hezbollah, elle a apporté couverture, soutien et appui opérationnel", à cette alliance. Le quotidien reproche au ministre marocain des "accusations forfaitaires" en prétendant que "l'Algérie a essayé d'impliquer le Hezbollah, pour ancrer l'impression qu'elle n'est pas l'unique soutien à la cause sahraouie" et en occultant le fait que l'Algérie n'a jamais été l'unique soutien au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. "Le Conseil de sécurité lui-même soutient ce droit, de même que plusieurs grands pays, à l'image de l'Afrique du Sud, du Nigéria, Cuba et Venezuela", rappelle le journal. Les nouvelles déclarations de Bourita, poursuit "El Khabar", "ne sont pas sorties de la ligne provocatrice adoptée par la diplomatie de son pays depuis qu'il a été désigné à sa tête". Les autorités algériennes avaient rejeté les propos "totalement infondés", tenus par le ministre marocain des Affaires étrangères, à l'occasion de l'annonce de la rupture des relations diplomatiques entre son pays et l'Iran, et mettant "indirectement en cause l'Algérie". La nouvelle sortie médiatique du ministre marocain intervient, quelques heures, "le camouflet diplomatique" essuyé par le Maroc au sein du Comité spécial de décolonisation de l'ONU, dit Comité des 24, qui vient de conclure les travaux de son séminaire annuel de décolonisation à Grenade, dans les Caraïbes. Malgré une mobilisation inégalée de son appareil diplomatique et une débauche de moyens considérables dans tous les pays de la région, le Maroc n'a pas réussi à donner un cachet reconnu à la participation des soi-disant élus locaux de Dakhla et de Laâyoune, villes occupées du Sahara occidental. La réponse des membres du Comité qui ont participé au séminaire "a été sans équivoque" : le Front Polisario est et demeure, comme le dictent les résolutions de l'Assemblée Générale, le seul représentant légitime du Sahara occidental, territoire non-autonome inscrit sur la liste du Comité en charge de la décolonisation", précise l'article. Dès l'ouverture des travaux du séminaire, nombre de pays membres et participants ont exigé du président du Comité, l'ambassadeur d'Antigua et Barbuda, de définir la qualité de la présence des deux personnes en question à cette rencontre. Le Président du Comité a fini par admettre publiquement que les "deux individus" sont présents en qualité "d'invités personnels". Et c'est bien la délégation du Front Polisario, conduite par le brillant diplomate sahraoui, le docteur Sidi Omar qui a pris part à ce séminaire en tant que seul et unique représentant légitime du peuple sahraoui.