La décision "historique" adoptée à l'unanimité par les dirigeants de l'Union africaine (UA) portant création d'un mécanisme africain pour la question du Sahara Occidental est une "initiative anticipative" à même de redynamiser le rôle central de l'UA, en tant que partenaire à part entière de l'ONU, et "un pas important" compte tenu de la position marocaine visant à saper les efforts africaines pour le règlement du conflit au Sahara Occidental, a indiqué jeudi le Front Polisario dans une lettre adressée à l'ONU et au Conseil de sécurité. Dans sa lettre adressée au Secrétaire générale de l'ONU, Antonio Guteres et le représentant permanant de la Suède auprès de l'ONU, Olof Skoog, en sa qualité de président du Conseil de sécurité pour ce mois dont l'APS a obtenu une copie, "le Front Polisario a exprimé la position des autorités sahraouis quant au nouveau mécanisme créé par l'UA pour le Sahara Occidental en vertu de sa décision adoptée lors de la 31e session ordinaire de la conférence des chef d'Etats et gouvernements de de l'union africaine tenue dernièrement à Nouakchott", a précisé un communiqué du Front Polisario. La lettre a mis en avant l'accueil positif par les autorités sahraouis de "la décision historique" adoptée à l'unanimité par les dirigeants de l'union africaine portant création d'un mécanisme africain pour le Sahara Occidental, soulignant qu'elle traduisait l'inquiétude de l'UA quant au retard injustifié du processus de décolonisation du Sahara Occidental, Etat membre de l'Union africaine". Cette décision constitue une "initiative anticipative" visant à "activer l'engagement de l'UA à contribuer efficacement à une solution pacifique, juste et permanente du conflit sahraoui", conformément au Statut constitutif de l'UA et des décisions de l'Organisation de l'Union africaine (OUA), de l'UA et des Nations unies. Le Front Polisario a rappelé dans sa lettre la position de l'UA vis à vis de la question sahraouie, soulignant que l'UA qui est le "prolongement de l'OUA, est demeuré attaché à la question relative à la décolonisation au Sahara Occidental", et ce depuis que "l'OUA a activé le processus de paix au Sahara Occidental en vertu de la décision 104 de 1983". Cette décision qui a été adoptée par l'Assemblée générale de l'ONU en 1984 et 1985, avait un rôle essentiel dans la mobilisation des efforts de l'ONU visant à trouver une solution au conflit", rappelle la lettre. L'UA, ajoute le Front Polisario, "oeuvre, dans le cadre des ses responsabilités, au renforcement de la paix et de la stabilité dans le continent, conformément à la Charte de l'ONU et de l'Acte constitutif de l'UA dont l'article 4 stiple de l'importance du règlement pacifique des conflits entre les Pays membres de l'UA qui demeure un partenaire de l'ONU et le garant de l'application du plan de règlement de l'ONU et de l'OUA de 1991, accepté par les deux parties au conflit (Front Polisario-Maroc) et adopté par le Conseil de sécurité et l'Assemblée générale de l'ONU". La décision de mise en place d'un mécanisme africain spécial Sahara Occidental, constitue un pas important qui contribuera au parachèvement du processus de paix au Sahara Occidental à travers le soutien des efforts de l'ONU dans ce sens". Enfin la lettre a réaffirmé la disposition des autorités sahraouis à engager des négociations directes et sans conditions préalables, avec le Maroc, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité et aux décisions de l'union africaine (UA), réaffirmant leur "engagement" à coopérer avec les efforts déployés par le secrétaire général des nations unies et son envoyé personnel pour le Sahara occidental, Horst Kohler et les instruments pertinents de l'UA notamment le mécanisme créé dernièrement, pour parvenir à une solution garantissant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Le président sahraoui et secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, a qualifié le rapport du président de la Commission de l'UA "d'objectif et d'équilibré", car reflétant la "réalité de la question sahraouie". Le Président Ghali a mis l'accent sur l'importance pour l'UA de "collaborer avec le Conseil de sécurité de l'ONU pour une évolution de cette question dans la perspective du lancement des négociations directes entre la République sahraouie et le Maroc". De son coté le chef de la diplomatie sahraouie, Mohamed Ould Salek, avait affirmé le 4 juillet que le 31e sommet des chefs d'Etats et de gouvernement de l'Union africaine (UA) avait constitué un tournant dans le traitement de la question sahraouie, estimant que le sommet a marqué "le début du compte à rebours" pour le Maroc, présent à Nouakchott aux côtés du Sahara occidental. Le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA avait approuvé la mise en place d'un mécanisme africain permettant à l'union d'apporter "un appui efficace" au processus mené par l'ONU, basé sur des résolutions afférentes au Conseil de sécurité pour accorder au peuple sahraoui le droit à l'autodétermination. Ce mécanisme a été approuvé suite au rapport sur la question du Sahara occidental élaboré par le président de la commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, dans le cadre de la mise en £uvre de la décision 653 de la 29ème session de la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA tenu en juillet 2017 dans lequel il indique que le Sahara Occidental et le Maroc sont appelés à reprendre les négociations sous le parrainage du Secrétaire général de l'ONU.