Cette décision «constitue un pas important qui contribuera au parachèvement du processus de paix au Sahara occidental...» est-il souligné. Les Sahraouis battent le fer tant qu'il est chaud. Pas question de tergiverser lorsqu'il s'agit de se débarrasser du joug colonial. Du démantèlement du dernier «bastion du colonialisme» en Afrique. Une «oeuvre» marocaine. L'Union africaine a décidé de donner un coup d'accélérateur au processus de règlement du conflit du Sahara occidental que toutes les résolutions du Conseil de sécurité n'ont pas réussi à sortir du statu quo qui fait l'affaire du Maroc. Une situation qui conforte son statut de pays colonisateur et qui le met en porte-à-faux par rapport à l'Union africaine à laquelle il vient d'adhérer en piétinant son acte constitutif qui exige de ses membres le respect des frontières héritées de la colonisation. Une anomalie qui doit être corrigée. L'Afrique a affiché sa volonté d'en finir avec cette incongruité qui porte préjudice à son image. Un moment «fort» du 31ème Sommet de l'UA qui s'est tenu du 1er au 2 juillet, à Nouakchott. Un soutien aux efforts du représentant personnel de l'ONU pour le Sahara occidental basé sur les résolutions du Conseil de sécurité qui ont exhorté le Maroc et le Front Polisario à reprendre des négociations directes sans délais, de bonne foi et sans conditions préalables, pour parvenir à une solution politique juste et durable, et mutuellement acceptable qui pourvoit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental. Une initiative applaudie par le Front Polisario qui a décidé de sensibiliser le Conseil de sécurité et le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies. La décision «historique» adoptée à l'unanimité par les dirigeants de l'Union africaine portant création d'un mécanisme africain pour la question du Sahara occidental est une «initiative anticipative», à même de redynamiser le rôle central de l'UA, en tant que partenaire à part entière de l'ONU, et «un pas important» compte tenu de la position marocaine visant à saper les efforts africains pour le règlement du conflit au Sahara occidental, a indiqué le Front Polisario dans une lettre destinée à l'ONU et au Conseil de sécurité. Qu'exprime cette résolution inattendue de l'Union africaine? Elle traduit «l'inquiétude de l'UA quant au retard injustifié du processus de décolonisation du Sahara occidental, Etat membre de l'Union africaine» indique le communiqué du Front Polisario qui souligne l'accueil positif réservé par les autorités sahraouies à cette «décision historique» adoptée à l'unanimité par les dirigeants de l'Union africaine portant création d'un mécanisme africain pour le Sahara occidental. L'UA qui est le «prolongement de l'OUA, est demeuré attachée à la question relative à la décolonisation au Sahara occidental», et ce depuis que «l'OUA a activé le processus de paix au Sahara occidental en vertu de la décision 104 de 1983», rappelle le message adressé au secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres au représentant permanent de la Suède auprès des Nations unies, Olof Skoog, président en exercice du Conseil de sécurité. La démarche du Front Polisario ne s'est cependant pas limitée à expliquer le plus que va apporter le mécanisme pour le règlement du conflit sahraoui créé par l'Union africaine. Il a réaffirmé dans son message que les dirigeants sahraouis se tiennent prêts à engager des négociations directes et sans conditions préalables, avec le Maroc, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité et aux décisions de l'Union africaine. Ils maintiennent leur «engagement» à coopérer avec les efforts déployés par le secrétaire général des Nations unies et son envoyé personnel pour le Sahara occidental, Horst Köhler et les instruments pertinents de l'UA, notamment le mécanisme créé dernièrement, pour parvenir à une solution garantissant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, a-t-il assuré. Rappelons que le successeur de Christopher Ross s'est engagé à organiser des négociations directes et sans conditions entre le Maroc et le Front Polisario courant 2018. Reste au Maroc d'afficher la même volonté. La balle est en tout cas dans son camp.