Le nombre de laboratoires de contrôle pour assurer la qualité des produits consommant moins d'énergie demeure insignifiant alors que le contrôle est incontournable pour "crédibiliser" le Programme national de l'efficacité énergétique, affirme le Directeur général de l'Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (Aprue), Mohamed Salah Bouzriba. « J'insiste sur l'instauration d'un contrôle de l'efficacité énergétique pour s'assurer de la qualité des produits consommant moins d'énergie. Le contrôle est primordial pour crédibiliser le Programme de l'efficacité énergétique. Sinon, c'est un recul pour ce programme. » A ce propos, il regrette le nombre insignifiant des laboratoires de contrôle en Algérie pour s'assurer des normes de performance des équipements en matière d'efficacité énergétique. Il cite ainsi le laboratoire de contrôle de la qualité et de la conformité (Ecolab, sis à Boumerdes) et le laboratoire dont dispose l'Institut algérien de la normalisation (IANOR). "Ce sont, malheureusement, les seuls laboratoires qui existent et qui ne contrôlent, pour le moment, que les lampes économiques LED", précise le même responsable Souhaitant que les opérateurs privés investissent dans la création de laboratoires de contrôle, il relève, toutefois, que "c'est à l'Etat de s'y mettre d'abord". Sur ce point, il évoque le Laboratoire national d'essais industriels (LNE) qui devait entrer en activité en 2015 mais qui n'a toujours pas vu le jour jusqu'à l'heure actuelle. Ce retard est dû à plusieurs facteurs notamment ceux relatifs à l'acquisition des équipements et à la budgétisation du laboratoire. Deux appels d'offre avaient été lancés pour l'acquisition de la première partie des équipements, estimée à 480 millions de DA, mais qui avaient été déclarés infructueux pour absence de concurrence dans les offres reçues. Pour rappel, le Programme de la promotion de l'efficacité énergétique, datant de 2015, consiste, principalement, à l'amélioration de l'isolation thermique des bâtiments, le développement du chauffe-eau solaires, la généralisation de l'utilisation des lampes à basse consommation (LED), la substitution de la totalité du parc de lampes à mercure par des lampes à sodium, la promotion du GPL/c et du GN/c, la promotion de la cogénération, la réalisation de projets de climatisation au solaire et le dessalement des eaux saumâtres. Il devrait permettre de réaliser un gain financier de 42 milliards de dollars à l'horizon 2030 avec une réduction de 9% de la consommation globale d'énergie à l'horizon 2030, soit une économie de 63 millions de tonnes équivalent pétrole (Tep). En outre, la mise en oeuvre de ce programme devrait conduire, notamment, à l'isolation thermique de 100.000 logements/an ainsi qu'à la conversion au GPL de plus d'un (1) million de véhicules particuliers et de plus de 20.000 autobus, en même temps que seront créés plus de 180.000 emplois.