Les pouvoirs publics comptent énormément sur la filière de fabrication des produits et équipements relevant de l'efficacité énergétique pour mener à bon port les programmes nationaux de développement des énergies renouvelables et de la promotion de l'efficacité énergétique, qui ont été adoptés en 2015. Malheureusement, cette filière demeure encore au stade embryonnaire en Algérie. Selon Mohamed Salah Bouzriba, directeur général de l'Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (Aprue), cité par l'APS, "le développement de cette industrie est en train de se faire timidement. Il n'y a pas encore d'afflux des industriels locaux pour le programme national d'efficacité énergétique. Nous avons seulement une quinzaine d'industriels qui activent dans cette filière". Les investisseurs industriels nationaux étaient davantage attendus sur des projets dédiés à l'efficacité énergétique et à souscrire aux programmes proposés par l'Aprue afin de créer une dynamique dans ce domaine. Cela consiste, principalement, à améliorer l'isolation thermique des bâtiments, à développer les chauffe-eau solaires, à généraliser l'utilisation des lampes à basse consommation (LED), à substituer la totalité du parc de lampes à mercure par des lampes à sodium, à fabriquer les panneaux solaires et à promouvoir le GPL/C et le GN/C. Au titre du programme national de promotion du GPL/C, pas moins de 500 000 véhicules doivent être convertis à l'horizon 2021. Ce qui appelle à un développement d'une industrie locale de production d'équipements et d'appareillages pour le GPL/C. Mais, au final, les rares investissements engagés dans ce sens, selon Mohamed Salah Bouzriba, portent, essentiellement, sur la fabrication des ouvrants (fenêtres, portes isolantes), des lampes domestiques à faible consommation (LED), la transformation du liège qui est une composante essentielle à la fabrication des isolants thermiques. Il faut dire que de nombreux industriels sont réticents à ce type de projet à cause de la lenteur du retour d'investissement, alors que d'autres se limitent à lancer des projets pilotes de petite dimension. Autres difficultés, les réticences des banques à financer les projets industriels relevant de l'efficience énergétique. À ce propos, le directeur général de l'Aprue a estimé que face à cette difficulté, l'Aprue compte voir, entre autres, les modalités de garantie des crédits bancaires à travers le Fonds national pour la maîtrise de l'énergie et pour les énergies renouvelables et de la cogénération (Fnmerc). Il s'agit, selon lui, d'une proposition à soumettre au ministère de l'Energie "pour capter l'intérêt des banques" pour cette filière porteuse. À propos du Fonds, Mohamed Salah Bouzriba a indiqué que celui-ci a, certes, pris en charge le financement de plusieurs actions d'efficacité énergétique dans le secteur du bâtiment et des transports, mais il lui est impossible de tout financer. C'est à ce titre que "nous optons pour le cofinancement", a-t-il dit, ajoutant que "quand bien même l'Etat aurait mis beaucoup d'argent en 2017 et 2018, cela reste limité". Pour le seul programme de conversion des véhicules au GPL/C, une enveloppe de 3,5 milliards de dinars a été absorbée. "C'est énorme", a estimé le DG de l'Aprue. Saïd Smati