Pas moins de quatre millions de peaux d'ovins devraient être collectées dès l'Aid El Adha 2019, dans le cadre de la généralisation de l'opération de collecte des peaux des sacrifices à l'échelle nationale, a déclaré à l'APS, le P-dg du groupe public des textiles et cuirs (Getex), Mokrane Zerrouki. "L'opération pilote de collecte des peaux de bêtes sacrifiées sera généralisée à partir de l'Aid El Adha prochain à travers tout le territoire national, ce qui permettra de collecter la quasi-totalité des peaux" a-t-il indiqué, ajoutant que " entre 4,5 à 5 millions de têtes ovins sont sacrifiées annuellement à l'échelle nationale". M. Zerrouki a fait une évaluation plutôt positive de l'opération pilote qui a concerné six (6) wilayas, en l'occurrence Alger, Oran, Constantine, Jijel, Sétif et Batna. Pour cette responsable, la collecte des peaux d'ovins permettra non seulement de structurer à nouveau la filière cuir, mais également de faire naitre des PME-PMI activant dans, entre autres la transformation de laine ce qui devrait permettre de générer des postes d'emploi. Rappelant que la filière avait vécu une longue période de crise, Mme Mokraoui a tenu à mettre l'accent sur la volonté des pouvoirs publics de relancer aujourd'hui cette filière à forte valeur ajoutée. Dans ce contexte, cette responsable a fait part d'un programme national tracé par le ministère de l'industrie à l'effet de restructurer de nombreuses branches dont la filière cuir. "Nous sommes en train d'identifier les problèmes de la filière cuir et de les résoudre. Ceci s'inscrit dans le cadre d'un programme national qui vise à redynamiser le secteur à l'effet de satisfaire nos besoins locaux en cuir et s'orienter par la suite vers les marchés extérieurs", a-t-elle indiqué. A propos de l'exportation, le directeur général de l'EPE ACED (Algérienne du cuir et dérivés), filiale du groupe Getex, Toufik Berkani a précisé qu'actuellement 12 % de la production annuelle du secteur public est destiné à l'exportation, alors que le privé exporte 50 à 60% de sa production. M. Berkani qui est également membre de l'Association des tanneurs et mégissiers algériens (Atema), a toutefois précisé que la peau récupérée durant les deux jours de l'Aid El Adha n'est pas exportable voire même "inutilisable" du fait que l'opération n'a pas été réalisée par des professionnels. Il a fallu, selon lui s'adresser aux abattoirs pour l'opération du sacrifice, et ce, pour que la peau soit découpée selon des normes et techniques devant permettre de garder toute sa valeur. Ainsi, dans ce cas, la peau sera exploitée autrement pour récupérer d'autres matières telles que la laine. Mais selon M Berkani, l'année prochaine, le tir sera rectifié puisque le dispositif de collecte des peaux sera amélioré par notamment la mise en place des abattoirs mobiles, le recours aux professionnels pour le dépeçage, etc.