L'historien Gilles Manceron a estimé mercredi que le "plus important" maintenant est de montrer, à travers la reconnaissance de la responsabilité de l'Etat français sur l'assassinat de Maurice Audin, que des milliers d'Algériens ont subi le même sort. "On ne peut que saluer cette déclaration présidentielle qui donne raison à ce combat mené pendant plus de 60 ans. En particulier se féliciter de la décision d'ouvrir les archives et d'appeler aux témoignages. Mais ce qui est important maintenant, c'est de montrer que le cas de Maurice Audin n'était pas isolé et que des milliers d'Algériens ont subi le même sort", a indiqué, dans un entretien à l'APS, l'historien qui est membre de l'Association Maurice-Audin. "Il faut informer celle-ci et l'amener à réfléchir à son sujet, car l'ignorance de cette page de son histoire a encore des conséquences sur son présent. Et ce travail de vérité est aussi une des conditions pour que s'ouvre une ère nouvelle dans les relations entre les peuples algérien et français", a-t-il affirmé, notant que la déclaration du président Macron reconnaissant la responsabilité de l'Etat français dans l'enlèvement, la torture, l'assassinat de Maurice Audin par des militaires français à Alger, en 1957, durant la guerre d'indépendance de l'Algérie, "met fin à un mensonge officiel répété par les autorités de la République française pendant près de 61 ans". Il a ajouté que ce qui est important dans cette déclaration, "c'est qu'il a reconnu en même temps que la torture a été utilisée alors comme un outil de terreur contre les Algériens engagés pour l'indépendance de leur pays et qu'il a soulevé la question de la responsabilité du système institué alors qui avait été rendu possible par des lois adoptées par le parlement, à commencer par celle des +pouvoirs spéciaux+ votée en mars 1956".