Un rassemblement lundi soir à Paris a exigé la reconnaissance officielle de l'assassinat du militant pour la cause algérienne Maurice Audin, enlevé, torturé puis assassiné par l'armée française le 11 juin 1957. Organisé par l'Association Maurice-Audin à la place baptisée en son nom en 2004 dans le 5e arrondissement de Paris, le rassemblement, qui a drainé plus d'une centaine de personnes sous une pluie battante, s'est terminé par le dépôt de deux gerbes de fleurs portant la mention Rappelez-vous de Maurice Audin. Il y avait les membres de la famille du défunt, des proches, des historiens, des militants associatifs, des élus et des membres du Parti communiste français (PCF), venus tous pour réclamer la reconnaissance de l'Etat français de ce crime et de tous les autres crimes coloniaux. Pour ce député de La République en marche (LREM, fondé par Emmanuel Macron), l'idée faisait son chemin que l'Etat français devait évoluer sur cette question, pour participer au travail de réconciliation de sa mémoire, et pour contribuer à assainir les relations entre la France et l'Algérie», rappelant que l'ex-président François Hollande avait admis, pour la première fois, que Maurice Audin était mort en détention en donnant instruction au ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, de rendre accessibles toutes les archives classifiées en la matière. Un grand pas certes, mais un progrès incomplet ! Il faut dire que les plaies de la guerre d'Algérie sont encore si vives pour notre nation, et si mal refermées, que chaque pas est complexe et peut donner lieu à polémique», a-t-il jugé, indiquant que l'engagement du président Macron dans le dossier algérien laissait espérer que l'Etat puisse aller plus loin et enfin reconnaître sa responsabilité dans ce qu'il faut bien appeler l'assassinat de Maurice Audin». Le 31 mai dernier, rappelle-t-on, plus d'une cinquantaine de personnalités, historiens, politiques, juristes, journalistes et cinéastes, ont demandé au président Emmanuel Macron de reconnaître la responsabilité de l'Etat français dans l'assassinat de Maurice Audin. Le 11 juin 1957, pendant la bataille d'Alger, Maurice Audin, mathématicien communiste de 25 ans, était arrêté par les parachutistes du général Massu devant sa famille, avant d'être torturé. Le jeune assistant à la faculté d'Alger n'en est jamais revenu, et l'armée française a fait disparaître son corps», ont rappelé les signataires du lettre ouverte adressée au président Macron, soulignant que tous ceux qui ont travaillé sur cette affaire» ont établi que Maurice Audin avait été torturé et assassiné par l'armée française, agissant dans le cadre des pouvoirs spéciaux votés par le pouvoir politique.