La nécessité d'une "véritable" prise en charge des catastrophes en Algérie caractérisée en 2017 par un "record" de départs de feux et en 2018 par une "recrudescence" des événements climatiques extrêmes a été soulignée lundi par le ministère de l´Intérieur, des Collectivités locales et de l´Aménagement du territoire. "Après une année 2017 caractérisée par un record de départs de feux qui ont détruit des dizaines de milliers d'hectares de forêt, il est observé en cette année 2018 une recrudescence des événements climatiques extrêmes caractérisés par des pluies diluviennes et des orages violents survenant dans toutes les régions du pays et pendant toutes les saisons", précise un document du ministère rendu public à l´occasion de la rencontre nationale sur la gestion des risques des catastrophes. Pour le ministère, cette situation "bouleverse notre perception de ces phénomènes, nos analyses et nos programmes d'action. C'est dire aussi combien la situation est devenue autant intenable qu'inacceptable et nécessite l'urgence d'une véritable prise en charge". Pour rappel, l'Algérie s'est dotée depuis 1985 d'une politique de prévention des risques majeurs et de gestion des catastrophes qui a été renforcée, par la loi 04-20, promulguée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, relative à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes dans le cadre du développement durable. Ce texte, selon le ministère de l´Intérieur, constitue "la base essentielle d'une législation posant les axes principaux d'une politique donnant une part importante à l'amélioration de la connaissance des risques, le développement de l'information préventive, la prise en compte des risques dans la politique de développement et la mise en place de dispositifs de prise en charge de toute catastrophe d'origine naturelle ou technologique". Des faiblesses et lacunes en matière d'études et cartographies Le ministère a, toutefois, relevé que "les évaluations régulières relatives à la mise en œuvre de cette politique laissent apparaitre que malgré des actions et programmes réalisés par de nombreux secteurs, il persiste des faiblesses et des lacunes notamment en matière d'études et cartographies" Les faiblesses et lacunes sont constatées également dans "l´élaboration des textes exécutifs, et en matière de coordination des actions entreprises et dans le domaine de l'éducation et de la sensibilisation", a-t-on noté. Il est précisé que la rencontre nationale sur la gestion des risques de catastrophes intervient à la suite de la troisième Rencontre mondiale sur la réduction des risques de catastrophes tenue en mars 2015 à Sendai, Japon. Les représentants de 186 Etats, dont l'Algérie, ont adopté le Cadre d'action de Sendai (2015-2030), après avoir évalué les résultats de l'exécution du Cadre d'action de Hy?go (2005-2015) et constaté que malgré plusieurs avancées dans beaucoup de domaines de la réduction des risques de catastrophes, les pertes économiques continuaient à augmenter du fait de nombre de facteurs notamment humains, rappelle la même source. La rencontre de Sendai a été couronnée par l'adoption d'un cadre d'actions présentant 7 objectifs-cibles à atteindre et 4 priorités à mettre en œuvre. L'un des objectifs essentiels a été et demeure celui de doter le maximum de pays de plateformes nationales et locales, d'élaborer pour chaque niveau des stratégies et établir des programmes multisectoriels, et de faire participer à la réflexion et à l'action toutes les catégories de la population. Ces plateformes qui doivent se réunir régulièrement à l'image des plateformes régionales et mondiales permettent d'évaluer les progrès de la mise en œuvre des stratégies et programmes d'action, de partager les connaissances et les bonnes pratiques et de contribuer à mettre en place et faire fonctionner les processus de suivi, a-t-on expliqué auprès du ministère.