L'Unesco vient de lancer l'Observatoire des journalistes assassinés qui répertorie les mesures prises pour punir les crimes commis contre les professionnels des médias, a-t-on appris mardi de cette institution onusienne. Le lancement de cet observatoire a été fait dans le cadre de la Journée internationale de la fin de l'impunité pour les crimes commis contre les journalistes, célébrée le 2 novembre, a-t-on précisé. L'observatoire est une base de données en ligne qui fournit des informations sur l'état d'avancement des enquêtes judiciaires menées sur chaque meurtre de journaliste ou de professionnel des médias recensé par l'Unesco depuis 1993, sur la base des informations fournies par le pays dans lequel le meurtre a été commis. Selon le Rapport de la Directrice générale de l'Unesco, Audrey Azoulay, sur la sécurité des journalistes et le danger d'impunité 2018, un journaliste ou membre des médias est tué tous les quatre jours. "Ces décès fournissent une illustration tragique des risques qu'encourent beaucoup de journalistes dans l'exercice de leurs fonctions et les dernières statistiques de l'Unesco montrent que dans 89 % des cas, les auteurs de ces actes restent impunis", a indiqué cette institution onusienne chargé de la culture, l'éducation, la science et la promotion de la liberté d'expression et la sécurité des journalistes. Pour le moment, l'observatoire compte 1 293 meurtres depuis 1993, dont plus de 80 depuis le début de l'année 2018. La base de données en ligne permet aux journalistes, aux chercheurs et au grand public d'obtenir des informations sur les journalistes tués et d'effectuer des recherches par nationalité, par pays du meurtre, par nom, par genre, par type de média, et par statut professionnel. Elle fournit également des informations sur l'état d'avancement des enquêtes judiciaires et, dans de nombreux cas, elle donne accès à des documents émanant des autorités nationales sur les procédures judiciaires. Selon l'Unesco, les profils par pays permettent d'évaluer les niveaux d'impunité de chaque pays. L'Unesco, rappelle-t-on, effectue un suivi des meurtres et aide les Etats membres à faire face au climat actuel d'impunité pour ces attaques. Le rapport de la DG de l'Unesco, publié en octobre dernier, fait état L'Unesco, entre 2006 et 2017, de plus de mille journalistes tués dans le monde, précisant qu'en 2017, pour la première fois, une majorité de journalistes (55 %) a été tuée dans des pays qui ne sont pas en proie à des conflits armés. "En 2016 et 2017, 182 journalistes ont perdu la vie dans l'exercice de leurs fonctions. Cette année, l'Unesco recensait encore le meurtre de 86 journalistes entre le 1er janvier et la fin du mois octobre 2018", a-t-on indiqué, relevant que le nombre de femmes journalistes tuées dans l'exercice de leurs fonctions a récemment augmenté au cours de cette dernière décennie. Par ailleurs, le rapport fait ressortir que ce sont les journalistes locaux enquêtant sur la corruption, la criminalité et la politique qui constituent de loin le plus grand nombre de victimes. Ils représentaient 90 % des journalistes tués en 2017.