Le ministre de l'Industrie et des Mines, Youcef Youssfi, a indiqué mercredi à Alger que le développement et l'élargissement des projets d'exploitation des ressources minières étaient devenus une "priorité majeure" pour le secteur notamment après le retard accusé en matière d'exploitation de ces ressources riches et diversifiées. "Un retard a été enregistré en matière d'exploitation des ressources minières riches et diversifiées, c'est pourquoi le développement de ce domaine constitue désormais une priorité majeure pour le secteur", a souligné M. Youssfi qui a présenté un compte rendu sur le secteur devant la Commission des affaires économiques, du développement, de l'industrie, du commerce et de planification à l'Assemblée populaire nationale (APN). Dans ce cadre, les efforts seront focalisés sur les projets phares à l'instar du projet de développement du phosphate à l'Est du pays et celui de Ghar Djebilet à l'Ouest, a assuré le ministre, rappelant que l'Etat a mobilisé une enveloppe financière de 1.500 mrds DA pour promouvoir la région du Nord-Est tout en multipliant de 8 fois sa production du phosphate pour atteindre, ainsi, 10 millions de tonnes/an. Outre la construction de grands groupes au niveau de cette zone pour la production de 4 millions de tonnes/an d'engrais, il s'agit également de construire des barrages à même de renforcer l'alimentation de ladite zone en eau, en électricité et en gaz naturel. Selon le premier responsable du secteur, il sera également procédé à la modernisation de l'exploitation des mines de fer d'El Ouenza et de Boukhadra (Tbessa) dans l'objectif de tripler la production pour passer de 1,2 millions de tonne/ans à 3,5 jusqu'à 4 millions de tonne/an en vue de répondre à la demande croissante en la matière. Concernant le projet de Ghar Djebilat, le ministre a souligné le progrès important ayant été réalisé en matière de méthodes de traitement du minerai de fer qui permettent d'examiner la possibilité de l'exploiter de manière effective par rapport au coût tout en poursuivant les études dans ce volet, ajoutant qu'il sera procédé à la mobilisation d'investissement "énormes" afin de valoriser cette richesse. Concernant le domaine de sidérurgie, M. Yousfi a révélé que le volume de production avoisinera, à l'horizon 2030, les 16 millions de tonnes/an, ce qui requiert, a-t-il dit, la fourniture de 25 millions de tonnes de métal, rendant ainsi le développement de l'activité de Ghar Djebilat une nécessité impérieuse. Dans le cas ou l'activité de Ghar Djebilat ne sera pas développée, M. Yousfi a souligné que l'Algérie sera obligée, à ce moment-là, d'importer une quantité de 20 millions de tonnes de métal d'une valeur de 2 Mds USD par an, rendant le projet de développement de cette minerai et son exploitation une nécessité absolue. En 2017, la production des produits sidérurgiques avait atteint 3 millions de tonnes (2,4 millions tonnes en 2016). Elle devrait atteindre les 6 millions de tonnes en fin 2018 et ce après l'entrée récemment en service de nombre de projets. La production devrait également atteindre les 12 millions de tonnes/an à l'horizon 2020 et ce après parachèvement des 10 projets, publics et privés, se trouvant actuellement en cours de réalisation. A ce moment la, l'offre dépassera la demande et il sera question de s'orienter vers l'exportation. Par ailleurs, le ministre a fait savoir que le secteur a engagé des discussions avec des partenaires étrangers en vue de relancer l'exploitation de l'or et d'autres métaux dans le sud du pays, outre le plomb, le zinc, les produits industriels, le marbre et les pierres destinés aux activités de décoration.