L'année 2018 s'est révélée une période charnière pour la biotechnologie à Constantine, avec la réalisation de prouesses scientifiques inédites, permettant de moderniser le processus de prévention, d'intervention et de gestion, pour mieux répondre aux priorités de l'Etat relatives à la santé du citoyen et à la sécurité alimentaire, en terme de qualité et de quantité. Pas moins d'une dizaine de projets de recherche à impact socioéconomique ont été validés et financés par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique durant cette période, a affirmé Ammar Azioune, directeur du Centre de recherche en Biotechnologie (CRBT), premier établissement de biotechnologie en Algérie, situé à la nouvelle ville Ali Mendjeli de Constantine. "Ces projets de recherches réalisés par des Algériens traitent principalement de questions liées à la santé, l'agriculture et l'environnement'', a indiqué M. Azioune, affirmant que les tests effectués sur le terrain ont donné lieu à des résultats "probants'' en mesure de révolutionner le système de gestion socioéconomique dans le pays. L'année écoulée, le CRBT a également procédé au lancement de projets de recherches de haute technologie sur le génie-génétique et les anticorps de chameau, des spécialités modernes qui font le "buzz'' dans les laboratoires les plus performants du monde, a-t-il fait savoir, attestant que ces domaines précis de la biotechnologie qui n'étaient pas pratiqués en Algérie, sont aujourd'hui à la portée de ce centre. La technologie de génie-génétique, découverte en 2012, a fait l'objet, en 2018, de projets de recherches menés par une équipe de chercheurs du CRBT, spécialisés dans le domaine de la chirurgie moléculaire qui ont réussi à développer un processus d'intervention "en coupant le gène responsable d'une maladie et le remplacer par une séquence saine'', a expliqué le responsable. Ce procédé prouvé par des tests pratiques, peut être appliqué dans les domaines de la santé, l'agriculture et l'environnement, a-t-il précisé. Ce centre, dont les projets de recherches ont été lancés il y a environ trois ans, cumule une vingtaine de projets de recherches, dont 14 ont un impact socioéconomique, et compte une centaine de chercheurs de toutes les régions du pays ainsi que 170 intervenants entre techniciens et ingénieurs. Implanté à Ali Mendjeli, à proximité de l'Université Abdelhamid Mehri (Constantine2), le CRBT œuvre continuellement, depuis sa création en 2010, à l'élaboration de "recherches utiles pour développer des produits à mettre au service du secteur socioéconomique'', a affirmé son directeur, mettant l'accent sur l'importance de la patience et de la persévérance dans la réussite de tout projet de recherches. Un pôle d'excellence au service de la formation et de l'économie L'année 2018 a été également marquée par la mise en place d'un pôle d'excellence en biotechnologie réunissant plusieurs établissements des universités Constantine 1, 2 et 3, en plus du CRBT et l'Ecole nationale supérieure de biotechnologie, pour permettre de "mieux répondre aux besoins des étudiants en terme de formation pour essayer d'avoir un regard futuriste par rapport aux besoins de l'économie nationale'', a affirmé la directrice de l'Agence thématique de recherche en biotechnologie et science agroalimentaire (ATRBSA), Lynda Boutekrabt. Un partenariat triangulaire entre l'ATRBSA, l'Ecole nationale supérieure de biotechnologie et de CRBT d'une part, et les agriculteurs organisés par le biais de l'association "Cirta club semence'', d'autre part, a été conclu cette année dans le but de répondre aux besoins exprimés sur le terrain par les agriculteurs dans le cadre d'équipes mixtes de recherches, a ajouté la responsable. Mme Boutekrabt, qui a mis l'accent sur l'importance de la biotechnologie dans l'épanouissement sociétal, a affirmé que des projets dans le domaine de l'agriculture et de la médecine de précision étaient en cours au service de la santé publique et de la sécurité alimentaire nationale.