Le Gouvernement sahraoui a appelé mercredi l'Espagne à intervenir auprès des autorités d'occupation marocaine afin d'accélérer la résolution du conflit au Sahara occidental et promouvoir le processus de règlement onusien, qui garantit au peuple sahraoui le droit à l'autodétermination, affirmant que la responsabilité historique et juridique de l'Espagne demeurera entière jusqu'au parachèvement du processus de décolonisation. Dans un communiqué rendu public à l'occasion de la visite du Souverain espagnol Philippe VI au Maroc, le ministère sahraoui de l'Information a rappelé la responsabilité de l'Espagne dans "la tragédie dont continue à souffrir, depuis plus de 45 ans, le peuple sahraoui du fait du manquement de l'Espagne à son engagement international d'organiser un référendum et la signature de l'accord tripartite de Madrid, qui constitue une trahison et un coup de poignard dans le dos du peuple sahraoui". "Le Gouvernement sahraoui et le Front Polisario rappellent à l'Etat espagnol sa responsabilité historique, politique, juridique et morale en tant que force directrice, aux yeux du droit international, du Territoire du Sahara Occidental, une responsabilité qui demeurera entière jusqu'au parachèvement du processus de décolonisation en permettant au peuple sahraoui d'exercer son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance, lit-on dans le communiqué publié par l'agence de presse sahraouie (SPS). Saisissant cette visite en cette conjoncture, le Gouvernement sahraoui a tenu à saluer "les relations géo-historiques et culturelles liant l'Espagne et la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et le soutien du peuple espagnol au peuple sahraoui". Le Polisario a indiqué qu'il "incombe" au Front Polisario de "protéger son territoire comme ses ressources des convoitises et des pillages ". "L'UE, par sa complicité avec le Maroc, est comptable d'une situation grave. N'eût été cette complicité, le conflit sahraoui aurait été réglé depuis longtemps par la communauté internationale", a-t-il estimé. La Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), qui avait statué en février 2018 et en décembre 2016 sur le non applicabilité des accords commerciaux UE-Maroc au Sahara occidental occupé, désigné dans ces arrêts en tant que territoire "distinct" et "séparé" ne relevant pas de "la prétendue souveraineté marocaine". Aucun accord UE-Maroc ne peut inclure le Sahara Occidental sans le consentement du peuple sahraoui, à travers son représentant reconnu par l'ONU, le Front Polisario, avaient conclu la CJUE.