Le Gouvernement sahraoui a appelé mercredi l'Espagne à intervenir auprès des autorités d'occupation marocaines afin d'accélérer la résolution du conflit au Sahara occidental et promouvoir le processus de règlement onusien, qui garantit au peuple sahraoui le droit à l'autodétermination, affirmant que la responsabilité historique et juridique de l'Espagne demeurera entière jusqu'au parachèvement du processus de décolonisation. Dans un communiqué rendu public à l'occasion de la visite du Souverain espagnol Philippe VI au Maroc, le ministère sahraoui de l'Information a rappelé la responsabilité de l'Espagne dans "la tragédie dont continue à souffrir, depuis plus de 45 ans, le peuple sahraoui du fait du manquement de l'Espagne à son engagement international d'organiser un référendum et la signature de l'accord tripartite de Madrid, qui constitue une trahison et un coup de poignard dans le dos du peuple sahraoui". "Le Gouvernement sahraoui et le Front Polisario rappellent à l'Etat espagnol sa responsabilité historique, politique, juridique et morale en tant que force directrice, aux yeux du droit international, du Territoire du Sahara Occidental, une responsabilité qui demeurera entière jusqu'au parachèvement du processus de décolonisation en permettant au peuple sahraoui d'exercer son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance, lit-on dans le communiqué publié par l'agence de presse sahraouie (SPS). Saisissant cette visite en cette conjoncture, le Gouvernement sahraoui a tenu à saluer "les relations géo-historiques et culturelles liant l'Espagne et la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et le soutien du peuple espagnol au peuple sahraoui". Par ailleurs, le Gouvernement sahraoui a réitéré sa condamnation du "rôle primordial et honteux" des Gouvernements espagnols successifs dans le soutien et l'encouragement de l'occupation et l'invasion militaire marocain illégale avec tout ce que cela suppose comme crimes ignominieux à travers la tentative d'extermination d'un peuple démuni et pacifique, en recourant aux massacres les plus féroces y compris par l'utilisation du napalm et du phosphore blanc, interdits au niveau international", rapporte SPS. A ce propos, le Gouvernement sahraoui a appelé le Souverain espagnol à presser le Maroc d'accélérer la résolution du conflit au Sahara Occidental, conformément à la charte et aux résolutions de l'ONU et de l'UA, afin de permettre au peuple sahraoui d'exercer ses droits légitimes à la liberté et à l'indépendance, de contribuer à l'instauration de la paix durable et de renforcer les opportunités de complémentarité et d'une véritable coopération dans la région et entre elle et l'Europe et le reste du monde. Il lance également un appel au Roi d'Espagne pour amener l'Etat d'occupation à lever le blocus imposé aux territoires sahraouis occupés et à "cesser ses flagrantes violations aux droits de l'homme et le pillage des ressources naturelles" et à "libérer les détenus de Gdeim Izik et tous les prisonniers politiques sahraouis, croupissant dans geôles marocaines". Le Gouvernement sahraoui exhorte, en outre, le Roi Philipe VI à mettre à profit sa visite au Maroc pour l'encouragement du processus onusien de règlement du conflit au Sahara Occidental et le soutien des efforts de l'Envoyé personnel du SG de l'ONU, Horst Kohler, notamment pour la réussite des pourparlers directs entre les deux parties (le Maroc et le Front Polisario).
Condamnation de l'implication de l'Espagne et l'UE dans la politique expansionniste du Maroc L'adoption par le Parlement européen de l'accord de pêche UE-Maroc incluant les territoires et les eaux territoriales sahraouis a suscité la condamnation du Gouvernement sahraoui et du Front Polisario qui ont affirmé dans un communiqué, publié par SPS que la décision de l'EU constitue "une violation flagrante du droit international, du droit humanitaire international et du droit européen, notamment les arrêts rendus à ce sujet par la Cour de justice Européenne (CJUE)". Le communiqué dénoncé également "la position espagnole alignée sur la position française au niveau de l'UE et qui a été derrière l'entérinement de l'accord UE- Maroc par le Parlement européen, et ce, une journée avant la visite du Roi d'Espagne au Maroc". Pour le ministère sahraoui de l'Information, "une telle position constitue un appui, un encouragement, un laisser faire, voire une complicité de la part de l'Espagne et de l'UE quant aux pratiques d'invasion, d'agression, d'expansion et des graves violations des droits de l'Homme perpétrés par l'Etat d'occupation marocain à l'encontre des civils sahraouis et le pillage des ressources naturelles sahraouies". Le Front Polisario, rappelle-t-on, avait auparavant réagi à la décision du Parlement européen prise, lundi soir, en affirmant que "le peuple sahraoui et le Front Polisario" s'opposeront de toutes leurs forces à la mise en application de ces accords iniques". Le Polisario a indiqué qu'il "incombe" au Front Polisario de "protéger son territoire comme ses ressources des convoitises et des pillages ". "L'UE, par sa complicité avec le Maroc, est comptable d'une situation grave. N'eût été cette complicité, le conflit sahraoui aurait été réglé depuis longtemps par la communauté internationale", a-t-il estimé. La Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), qui avait statué en février 2018 et en décembre 2016 sur le non applicabilité des accords commerciaux UE-Maroc au Sahara occidental occupé, désigné dans ces arrêts en tant que territoire "distinct" et "séparé" ne relevant pas de "la prétendue souveraineté marocaine". Aucun accord UE-Maroc ne peut inclure le Sahara Occidental sans le consentement du peuple sahraoui, à travers son représentant reconnu par l'ONU, le Front Polisario, avaient conclu la CJUE.