Un collectif d'associations, de partis politiques et de syndicat ont appelé, à l'occasion de la commémoration des massacres du 8 mai 1945, à des "gestes forts" de l'Etat français et à l'ouverture des archives. "Nous demandons l'ouverture de toutes les archives, l'inscription dans la mémoire nationale de ces événements par le biais de gestes forts des plus hautes autorités de l'Etat et un soutien à la diffusion de documentaires relatifs aux évènements dans l'Education nationale comme dans les médias publics", a indiqué lundi un communiqué du collectif composé de 31 associations, un syndicat "L'Union syndicale Solidaires" et six partis politiques, dont le Parti communiste français (PCF), Europe Ecologie les Verts (EELV) et Parti de Gauche (PG). Le même collectif, qui appelle à un rassemblement le 8 mai à la place du Chatelet à Paris, a estimé qu'il est "impossible" de célébrer l'anniversaire de la victoire contre le fascisme sans "vouloir arracher à l'oubli ce qui s'est passé en Algérie ce même 8 mai 1945 et les jours suivants". "Des manifestations pacifiques à Sétif, Guelma, Kherrata et la région ont été réprimées dans le sang, des milliers de civils algériens ont été massacrés par la police, la gendarmerie, des milices armées par les autorités locales et l'Armée française aux ordres de l'exécutif", a-t-il rappelé, soulignant que c'est après le déclenchement de cette répression que l'on a déploré à Sétif et aux alentours une centaine de victimes européennes. "Amputer notre histoire commune par l'occultation de ce crime d'Etat ne permet pas à la France d'en finir avec la page coloniale de son histoire", a-t-il affirmé, demandant au président Emmanuel Macron qu'il faut aller "plus loin" en disant la vérité sur les massacres d'Algériens du 8 mai 1945. "Si le 19 mars dernier, le président de la République a reconnu que le système colonial en Algérie était +injuste+ et +niait les aspirations des peuples à décider d'eux-mêmes+, il faut qu'il aille plus loin en disant la vérité sur les massacres du 8 mai 1945", a exigé le collectif, indiquant que le geste "symbolique" fait à Sétif en 2015 par le secrétaire d'Etat de l'époque Jean-Marc Todeschini, demeure "très en-deçà" de cette demande. Il a rappelé également qu'en 2015, le conseil municipal de Paris a demandé, à l'unanimité, au chef de l'Etat de reconnaître ces massacres comme crimes d'Etat, indiquant que des vœux, dans ce sens, ont été adoptés par des villes comme Rennes, Nanterre et Ivry sur Seine. Au cours de sa campagne pour la présidentielle, le candidat Macron a déclaré à la chaîne de télévision algérienne Echourrouk TV, le 5 février 2017, à l'occasion de son déplacement en Algérie, que la colonisation est "un crime contre l'humanité". Interrogé par le journal numérique Mediapart, le 5 mai suivant, a annoncé : "Je prendrai des actes forts", rappelle-t-on.