Le Collectif unitaire pour la reconnaissance des crimes d'Etat de 1945 en Algérie a demandé lundi au président François Hollande d'aller "plus loin en disant la vérité sur les massacres du 8 mai 1945" en Algérie. "Si, le 19 mars, le président de la République a reconnu que le système colonial en Algérie était +injuste+ et +niait les aspirations des peuples à décider d'eux-mêmes+, il faut qu'il aille plus loin en disant la vérité sur les massacres du 8 mai 1945", a affirmé le collectif dans un communiqué commun intitulé "L'autre 8 mai 1945" et publié sur le site de la section de Toulon de la Ligue des droits de l'homme. Pour cette ONG, il est "impossible" de célébrer l'anniversaire de la victoire contre le fascisme "sans vouloir arracher à l'oubli ce qui s'est passé en Algérie ce même 8 mai et les jours suivants", rappelant que des manifestations pacifiques à Sétif, Guelma, Kherrata et dans la région ont été "réprimées dans le sang". "Des dizaines de milliers de civils Algériens ont été massacrés par la police, la gendarmerie, les milices armées par les autorités locales, l'armée française, agissant sur ordre de l'Exécutif", a précisé le collectif qui a affirmé qu'"amputer notre histoire commune par l'occultation de ce crime d'Etat ne permet pas à la France d'en finir avec la page coloniale de son histoire". Il a estimé que "le geste symbolique" fait à Sétif en 2015 par le secrétaire d'Etat chargé des Anciens combattants et de la Mémoire, Jean-Marc Todeschini, "demeure très en-deçà de cette demande". A cet effet, il demande l'ouverture de toutes les archives, l'inscription dans la mémoire nationale de ces événements par le biais de "gestes forts" des plus hautes autorités de l'Etat et un soutien à la diffusion des documentaires relatifs aux événements dans l'Education nationale comme dans les médias publics. Par ailleurs, une trentaine d'associations, deux syndicats et six partis politiques ont appelé à un rassemblement "unitaire", dimanche prochain, devant l'Hôtel de ville de Paris, pour la vérité sur les massacres du 8 mai 1945.