Le Ramadhan n'a pas entamé la mobilisation des Algériens qui sont sortis en masse pour un 13ème vendredi consécutif, réclamer "un changement politique radical" et la nécessité d'aller vers une période de transition devant permettre l'instauration d'un Etat de droit, ont constaté des journalistes de l'APS. A Alger, la mobilisation est restée forte et la foule paraissait plus dense que lors des manifestations de vendredi dernier. Les manifestants ont commencé à affluer vers l'esplanade de la Grande poste, point de ralliement des manifestations, dès les premières heures du matin, et où les forces de l'ordre ont mis en place un important dispositif pour les empêcher d'accéder au parvis de cette bâtisse pour des raisons de sécurité. La wilaya d'Alger a fait état de l'apparition de "fissures sur les escaliers de la Grande Poste en raison de surpoids", annonçant des travaux de rénovation prochainement. Dès la fin de la prière de Joumoua (vendredi), les manifestants regroupés sont rejoints par de nombreux autres citoyens pour sillonner les rues de la capitale en scandant des slogans exigeant le "départ des figures de l'ancien système", et rejetant la tenue de la présidentielle prévue le 4 juillet prochain. Réitérant leur revendication pour une "justice indépendante", les manifestants ont également appelé à l'"ouverture d'enquêtes et de poursuites judiciaires contre les hommes d'affaires et les anciens responsables politiques 'impliqués' dans des affaires de corruption et de dilapidation de deniers publics". De nombreux élus locaux venus d'autres wilayas, notamment de Béjaïa, Tizi-ouzou, Boumerdès et Bouira, ont participé aux manifestations pacifiques pour soutenir les revendications populaires.