Trois réunions de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires seront tenues lundi et mardi à Vienne (Autriche) pour examiner notamment la prolongation ou pas de l'accord de limitation de la production pétrolière. Il s'agit en premier lieu, de la 15e réunion du Comité de suivi ministériel conjoint Opep et non Opep (JMMC) programmée pour la matinée de la journée du 1er juillet et qui sera suivie de la 176ème Conférence de l'Opep. La sixième (6) réunion ministérielle OPEP et les pays non membres de l'Organisation à leur tête la Russie, est quant à elle programmée pour la journée du mardi, selon le planning fixé par l'Organisation. Cette probable prolongation de l'accord de limitation de la production qui arrive à terme ce dimanche, est soutenue par l'entente Russo-Saoudienne pour une prolongation de leur accord sur une baisse de production pétrolière afin de soutenir les prix. "Nous nous sommes mis d'accord. Nous allons prolonger cet accord, la Russie comme l'Arabie saoudite. Pendant quelle période? On va y réfléchir. Pour six ou neuf mois. Il est possible que ça soit jusqu'à neuf mois", a déclaré le Président Russe, Vladimir Poutine en marge du sommet du G20 tenu le week-end à Osaka (Japon). De son côté, le ministre saoudien de l'Energie, Khaled Al-Falih a déclaré dimanche à Vienne que sa "préférence" allait à une reconduction de la limitation de l'offre pour une durée de neuf mois, et dans les mêmes volumes. "Nous allons en parler" lors des réunions des pays exportateurs de pétrole qui débutent lundi dans la capitale autrichienne, a ajouté Al-Falih, en réponse aux journalistes. Le responsable saoudien qui a également souligné que la demande de pétrole "ralentit un peu mais (que) le marché est toujours solide", a espéré un rééquilibrage "dans les six à neuf mois". A noter que la Russie et l'Arabie saoudite produisent à eux deux près d'un cinquième de l'offre mondiale, d'où l'importance de leur entente pour une baisse de la production. Pour sa part, le ministre de l'Energie, Mohamed Arkab qui prendra part aux prochaines réunions de l'Opep avait indiqué, samedi dans une déclaration à l'APS, que l'Algérie s'employait à assurer la "continuité" de l'équilibre prévalant dans les marchés pétroliers dans le cadre des efforts entrepris, depuis 2016, par l'Opep et non Opep. "L'objectif principal demeure le maintien de cet équilibre afin de pouvoir mobiliser tous les moyens nous permettant de développer la production et l'ensemble des projets importants pour les secteurs de l'énergie dans ces pays", a ajouté le ministre. L'Opep avait convenu, en décembre dernier, avec dix pays producteurs non-Opep, la Russie à leur tête, d'une baisse conjointe de leur production de 1,2 million de barils/jour à partir du 1er janvier 2019, pour une période de six mois, avec une réduction de 800.000 barils/jour par l'Opep et de 400.000 barils/jour par ces pays producteurs non-Opep. Cet accord est intervenu suite à l'engagement des 15 pays membres de l'Opep à baisser leur production à hauteur de 3%, contre 2,2% par les 10 pays partenaires, sachant que l'Iran, le Venezuela et la Libye n'en sont pas concernés en raison des difficultés enregistrées dans la production de leurs quotas respectifs habituels. Le Comité ministériel conjoint de suivi de l'accord Opep Non-Opep (JMMC) a réaffirmé suite à sa 14éme réunion tenue en mai dernier en Arabie saoudite, son engagement à raliser un marché équilibré et à œuvrer de manière durable pour la stabilité du marché pétrolier avec des fondamentaux solides. Le JMMC a été créé à la suite de la 171ème Conférence ministérielle de l'Opep du 30 novembre 2016 et de la "Déclaration de coopération" de la réunion ministérielle mixte OPEP- pays non membres de l'OPEP tenue le 10 décembre 2016. Il est chargé de veiller à ce que ces objectifs soient réalisés grâce à la mise en œuvre des ajustements volontaires de la production du pétrole des pays Opep et non Opep. Ce Comité est composé de l'Arabie Saoudite, la Russie, l'Algérie, les Emirats Arabe Unis (EAU), l'Iraq, le Kazakhstan, le Koweït, le Nigeria et le Venezuela. A noter que les réunions de l'Opep et ses partenaires interviennent dans un contexte géopolitique particulier marqué par des tensions entre les Etats-Unis et l'Iran qui est membre de l'Organisation pétrolière. Pour ce qui est des prix de l'or noir, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, a clôturé la séance de vendredi à 66,55 dollars à Londres, comme c'était le cas jeudi dernier. A New York, le baril de WTI pour la même échéance a cédé 96 cents pour finir à 58,47 dollars, lâchant du terrain en toute fin de séance.