Le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Slimane Chenine, a estimé mardi à Alger que la crise politique que connaît le pays fait du "dialogue national plus qu'un devoir national". Dans son allocution d'ouverture de la session parlementaire ordinaire (2019-2020), M. Chenine a affirmé que le dialogue était aujourd'hui "la solution possible et accessible" et constituait "une soupape de sécurité face à tous les dangers qui guettent notre pays". Exprimant le soutien de l'APN à l'Instance nationale de dialogue et de médiation (INDM) qui "a réussi à franchir d'importants pas sur la bonne voie", a-t-il dit soulignant "la dynamique" qu'elle a suscité au sein de la société en faveur de l'accélération de la solution politique, à savoir l'organisation d'une Présidentielle dans "les meilleurs conditions". Evoquant les marches pacifiques organisées depuis le 22 février dernier, M. Chenine a estimé que c'est l'illustration d'un paysage démocratique et "un acquis important", saluant l'accompagnement sécuritaire "caractérisé par la retenue et le professionnalisme". "L'Algérie a franchi de grandes pas vers la consécration de la démocratie pluraliste", a estimé le président de l'APN pour qui "les marches populaires véhiculent des messages qu'il faut prendre en considération et traduire en décisions", néanmoins, a-t-il ajouté "elles ne peuvent se substituer à la Présidentielle qui demeure l'unique et seule voie de représentation de la volonté populaire. Après avoir relevé que plusieurs revendications populaires soulevées lors de ces marches ont été réalisées, le président de la Chambre basse a insisté que "le plus important reste la participation du citoyen, en toute liberté, à l'édification des institutions représentant le pouvoir politique dans son pays, sans craindre le détournement de sa voix". S'agissant des mesures d'apaisement, M. Chenine a indiqué qu'il s'agissait d'un droit pour tous les Algériens, soucieux de l'avenir de la démocratie dans leur Etat. Par ailleurs, il a mis en avant la préservation de la sécurité à travers tout le territoire national, notamment dans le contexte des dangers qui le guettent, ce qui constitue en soi "un acquis stratégique", auquel s'ajoutent le rétablissement des institutions de l'Etat dans leurs missions principales, "au service de la nation, du contrôle de ses richesses et de la préservation de ses acquis, au lieu d'en faire un instrument de chantage servant les intérêts de clans au détriment du peuple et de ses choix". M. Chenine a consacré une partie de son allocution à l'Armée nationale populaire (ANP) qui a réussi, a-t-il dit à "préserver la place centrale de notre pays dans l'ensemble de la région", ce qui a valu à l'Algérie davantage de respect à l'échelle internationale, "un respect justifié par la cohésion du peuple avec son armée et l'immunité acquise contre toute tentative d'ingérence étrangère dans nos affaires internes". Le président de la Chambre basse du Parlement a abordé en outre le soutien de l'Armée nationale populaire (ANP) au secteur de la Justice dans le processus de lutte contre la corruption et son accompagnement au système judiciaire, qui a pu, en un temps record, s'affranchir dans ses initiatives grâce aux changements profonds opérés dans les différentes institutions judiciaires et administratives. Sur un autre registre, M. Chenine a mis en garde contre les conséquences des politiques d'exclusion et d'isolement politique qui, dans d'autres pays, n'ont fait que perdurer la crise plusieurs décennies, se disant confiant en la lucidité du peuple algérien face aux défis qui se posent à lui pour éviter de reproduire les expériences des autres dans le processus d'édification de la nouvelle République. Les divergences du passé ne sont pas synonymes de désaccord sur le présent et l'avenir, a-t-il estimé. Le Parlement prêt à l'examen des textes qu'imposent la conjoncture actuelle Le président de l'APN a fait état de "l'entière disponibilité" de son instance législative à examiner les textes de loi se rapportant à la conjoncture que traverse le pays et "tout ce qui est à même de sortir le pays de sa crise, partant des conclusions du dialogue", précisant que "ceci est à même d'offrir les garanties juridiques nécessaires à une opération électorale libre et transparente" et "traduire notre engagement à l'égard de notre peuple et notre réponse aux revendications exprimées lors des marches, loin de nos visions partisanes". De plus, l'APN poursuivra ses missions de contrôle et de suivi de l'action gouvernementale par l'intermédiaire du mécanisme des questions orales et écrites conformément aux disposition de la Constitution. D'autre part, le président de l'APN a réaffirmé la position "constante" en faveur de la cause palestinienne et le rejet des campagnes de judaïsation d'El-Qods et des politiques de certains Etats à travers le transfert de leurs ambassades. Après avoir réitéré le soutien au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, M. Chenine a mis en avant le soutien à l'approche des Nations Unies pour le règlement de la crise du peuple libyen dans le cadre du dialogue inclusif et fédérateur. Le président de l'APN a enfin salué le rôle de l'Algérie dans sa démarche visant à réaliser la réconciliation entre les parties maliennes et ses efforts dans le cadre du suivi de la mise en œuvre de l'Accord de paix et de réconciliation découlant du processus d'Alger.