Un pas de géant vient d'être franchi vers l'élection présidentielle «dans les délais requis», après l'adoption à la majorité, jeudi après-midi, par les députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) des deux projets de lois organiques relatifs à l'Autorité nationale indépendantes en charge des élections et au régime électoral, lors d'une plénière présidée par Slimane Chenine, président de l'APN. La parole pourra être enfin redonnée au peuple qui s'exprimera, pour la première fois, à travers des élections libres, régulières et transparentes, lesquelles demeurent, comme l'a souligné à l'issue de la séance de vote, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Belkacem Zeghmati, «le seul et unique moyen pour sortir le pays de la crise qui a perduré et dont les répercussions négatives se pointent à l'horizon». Le ministre, cité par l'APS, a estimé que la création de l'Autorité nationale indépendante pour l'organisation des élections se veut «un acquis important» à part entière pour le peuple et le pays puisqu'elle engendrera inévitablement, à la faveur des mesures légales qu'elle va contenir, «une nouvelle culture» auprès de la classe politique en matière de «concurrence politique et d'alternance au pouvoir». Le ministre de la Justice a salué les efforts consentis par les membres de l'APN durant l'examen des deux textes de loi avec sincérité pour sortir le pays de l'impasse et éviter de tomber dans le vide constitutionnel. Ces deux textes sont issus des rencontres initiées par l'Instance nationale de dialogue et de médiation (INDM). Ils ont été élaborés sur la base des suggestions présentées au cours du processus de dialogue entamé par l'INDM avec les partis politiques, les personnalités nationales et les représentants de la société civile. Les deux textes ont été adoptés en tant que projets de lois par le Conseil des ministres réuni, lundi, sous la présidence du chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah. Ils ont été présentés, mercredi, par le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Belkacem Zeghmati, à l'APN. L'Algérie est maintenant dotée de deux lois qui donnent la possibilité aux Algériens de voter librement pour le candidat de leur choix à l'élection présidentielle et aux élections qui suivront. Dorénavant, ce ne sera plus l'Administration mais l'Autorité indépendante qui aura la mission d'organiser, de surveiller le processus électoral, à travers l'ensemble du pays et à l'étranger, et de superviser toutes ses étapes, depuis la convocation du corps électoral jusqu'à l'annonce des résultats préliminaires. En effet, toutes les prérogatives qui étaient confiées à l'administration publique en matière électorale, sont transférées à l'Autorité nationale indépendante des élections. On sait que le Gouvernement a été instruit par le chef de l'Etat pour mettre à la disposition de l'Autorité indépendante tous les moyens matériels et logistiques. Tout indique, comme l'a souligné la revue El Djeich dans son dernier numéro, que «l'ère des dictats et de la fabrication des Présidents est définitivement révolue». Le processus en cours répond à l'aspiration des Algériens de pouvoir désigner en toute liberté leurs représentants dans les institutions et en premier lieu à la présidence de la République. Dans les conditions actuelles, rien ni personne ne pourra faire obstacle au processus de préparation des prochaines présidentielles dans lequel la majorité du peuple algérien s'est engagé. Le général de corps d'Armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'Etat-major de l'ANP, a affirmé, mercredi à Constantine : «Personne n'a le pouvoir d'interrompre ou d'entraver la marche de l'Algérie et l'empêcher d'atteindre son objectif». C'était dans son allocution d'orientation prononcée lors une réunion avec les cadres et les personnels diffusée à toutes les unités de la 5ème Région via visio-conférence, au troisième jour de sa visite dans cette région, indique un communiqué du ministère de la Défense nationale. A propos de l'élection présidentielle, le vice-ministre de la Défense nationale a souligné que la création de l'Autorité nationale indépendante chargée des élections et l'amendement de la loi organique portant sur le régime électoral, sont «la preuve manifeste de la volonté et la détermination de l'Etat, avec toutes ses institutions, à aller de l'avant afin de mettre en place toutes les conditions pour réussir ce rendez-vous électoral majeur».