Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek a estimé, samedi à Alger, que les acquis réalisés en faveur de la cause sahraouie lors de la 7ème Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD7), étaient une victoire et une leçon qui dénotent la place de l'Etat sahraoui au sein de l'Union africaine. "Cette victoire reflète la place de la République arabe sahraouie et démocratique (RASD) au niveau des conférences internationales et des sommets mondiaux dans le cadre du partenariat, ainsi que son glorieux parcours désormais irréversible pour occuper la place qui lui sied parmi les nations et dans le cadre de l'ONU et le Maroc n'y peut rien face à cet élan sahraoui", a indiqué M. Ould Salek qui s'exprimait dans un entretien à l'émission "Al Hadath" de la télévision sahraouie. Dans le même entretien qui portait sur la dernière Conférence internationale tenue au Japon (du 28 au 30 août dernier) et la bataille que le Maroc a menée, de concert avec le Japon, dans une tentative d'exclure la RASD de la réunion, M. Ould Salek a qualifié cette bataille d'"échec cuisant essuyé", à la faveur de l'attachement de l'UA à sa position concernant la cause sahraouie. "La conférence constituait une victoire pour l'Afrique, après que l'UA a demandé au Japon de choisir entre le respect l'organisation continentale, en acceptant la participation de tous les pays africains, y compris la RASD aux côtés du Maroc, et la non tenue de la Conférence, voire la fin du partenariat avec le Japon", a encore indiqué M. Ould Salek. Rappelant les tentatives précédentes du Japon, dont l'une à Maputo (capitale du Mozambique) en 2017 et l'autre à Tokyo en octobre 2018, le chef de la diplomatie sahraoui a affirmé que lors de la conférence de Yokohama ", "le Japon s'est rendu compte que la démarche de l'UA d'imposer sa politique et son respect de la part de ses partenaires, constitue désormais un préalable pour toute participation". L'UA avait œuvré, des mois durant, lors de la préparation de la conférence "TICAD7" aussi bien à Tokyo qu'à Addis Abeba, à informer le Japon de la possibilité d'établir des partenariats, à condition de respecter la position africaine, a souligné M. Ould Salek. "Toutes les tentatives menées par le Maroc et le Japon ont été vouées à l'échec, et ce dernier a pris conscience que l'Afrique et ses dirigeants sont déterminés à aller de l'avant en ce qui concerne l'application de l'Agenda africain 2063, définissant la voie africaine de développement, à la faveur de laquelle l'UA tend à établir des coopérations". "Vaines tentatives marocaines" Le chef de la diplomatie sahraouie a estimé que le sommet du Japon avait servi de leçon au Maroc, en ce sens que ce dernier a su que toutes ses tentatives pour se dérober à ses engagements et gagner du temps étaient vaines et allaient avoir des retombées négatives sur le peuple marocain". M. Ould Salek a rappelé, dans ce sens, la conférence de Maputo tenue en aout 2017 qui avait réuni les ministres des Affaires étrangères africains avec le Japon, et l'échec des tentatives marocaines d'écarter la participation sahraouie. L'UA avait décidé, deux ans auparavant, de l'importance de respecter le droit souverain de tous les Etats membres de participer à tous les sommets et forums de partenariat organisés par l'organisation continentale. L'Etat sahraoui, membre fondateur de l'UA, bénéficie de tout l'appui au niveau africain, contrairement aux allégations marocaines, dont toutes les tentatives et sa stratégie, définie depuis son adhésion à l'UA tendaient vers deux principaux objectifs "écarter l'Etat sahraoui de l'UA et empêcher l'organisation panafricaine de concourir au règlement de la question sahraouie où de défendre la RASD, de par sa qualité de partenaire de l'ONU", a-t-il observé.