Des ONG internationales ont interpellé le Conseil des droits de l'Homme des Nations unies, à Genève, sur la situation des droits de l'Homme et les crimes de guerre commis par les autorités d'occupation marocaines contre des civils sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental, soulignant notamment la situation déplorable des prisonniers politiques et des violences à l'encontre de militants et de journalistes sahraouis. S'exprimant lors de la 8e séance plénière de la 42e session du Conseil des droits de l'homme des Nations unies à Genève, ces organisations internationales de défense des droits humains ont interpellé les membres du conseil sur la situation des droits de l'homme et sur les crimes de guerre commis par les autorités d'occupation marocaines contre des civils sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental, a indiqué mardi l'agence SPS. Il s'agit notamment du Mouvement de l'amitié entre les peuples et d'antiracisme, du Conseil international en faveur du procès équitable et des droits de l'homme et de l'Organisation de la France pour la liberté, qui ont alerté sur "les actes systématiques de racisme et de violations du droit international humanitaire commis par la puissance occupante contre des civils sahraouis, en particulier à l'encontre des militants des droits de l'Homme et des médias". Les ONG ont évoqué, dans ce contexte, la situation "déplorable" des prisonniers politiques sahraouis dans des prisons situées sur le territoire marocain détenus dans de très mauvaises conditions, en contradiction avec les articles de la quatrième Convention de Genève à laquelle le régime d'occupation marocain est partie signataire. Relevant le déni du droit des Sahraouis à l'autodétermination, condition préalable à la pleine jouissance des autres droits de l'homme, les organisations ont relevé, en outre, que l'occupation marocaine continue de piller les ressources naturelles du Sahara occidental, en collusion avec des sociétés multinationales dont certaines appartiennent à pays membres du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU. Le pillage des ressources sahraouies se poursuit malgré la publication de décisions et arrêts judiciaires sur l'illégalité de tout accord de partenariat avec le Royaume du Maroc couvrant le territoire et les eaux du Sahara occidental, ont ajouté les ONG. Face à ces "dépassements graves" et à la fréquence croissante d'actes qualifiés de crimes de guerre par le droit international humanitaire, les organisations de défense des droits de l'Homme se sont déclarées préoccupées par la situation au Sahara occidental, appelant le Conseil à prendre des mesures "efficaces" pour "garantir" et "contrôler" l'application des normes relatives aux droits de l'Homme des peuples sous occupation étrangère, et à fournir une protection juridique contre la violation de leurs droits conformément aux normes du droit international, en particulier la Convention de Genève de 1949. Les organisations non gouvernementales de défense des droits de l'homme ont renouvelé, à l'occasion, leur appel au Conseil des droits de l'homme des Nations unies pour organiser une grande table ronde sur les crimes de guerre et les violations des droits de l'homme au Sahara occidental occupé, en particulier le droit à l'autodétermination résultant de la poursuite de l'occupation militaire étrangère du Maroc et son refus de se conformer au droit international.