Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a soumis à l'Assemblée générale un rapport sur les droits des peuples à l'autodétermination dans lequel il a informé l'organe délibérateur de l'organisation onusienne de l'état d'avancement du dossier du Sahara occidental. Le rapport, qui figure à l'ordre du jour de la 74ème session de l'Assemblée générale de l'ONU qui a entamé ses travaux la semaine dernière à New York, a été soumis en application de la résolution 73/160 de l'AG, par laquelle celle-ci a prié le secrétaire général de lui faire rapport sur la question de la réalisation universelle du droit des peuples à l'autodétermination. Ce rapport intervient au moment où l'organisation onusienne est en quête d'un nouvel émissaire pour le Sahara occidental pour poursuivre les négociations politiques sur ce territoire non autonome après la démission de l'ancien envoyé personnel Horst Kohler. Dans son résumé sur les principaux faits nouveaux survenus en matière de décolonisation du Sahara occidental, le SG de l'ONU souligne que, conformément à la résolution 2414 de 2018, il a présenté un rapport en octobre 2018 sur la situation concernant le Sahara occidental portant sur l'évolution de celle-ci depuis son précèdent rapport de mars de la même année. Ce rapport, poursuit le SG de l'ONU, a fourni une description de la situation sur le terrain et l'état d'avancement des négociations politiques sur le Sahara occidental et des progrès accomplis dans la mise en œuvre de la résolution 2414 de 2018 du Conseil de sécurité ainsi que les difficultés auxquelles se heurtent les opérations de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minrso) et les mesures prises pour s'attaquer à ces problèmes. Ledit document a noté que «le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) avait reçu, au cours de la période considérée, des informations selon lesquelles des manifestants avaient été dispersés par la force au cours de manifestations relatives au droit à l'autodétermination, à l'exploitation des richesses et des ressources naturelles et aux droits des détenus», rappelle M. Guterres. Le SG de l'ONU souligne que ce rapport a mis en exergue l'importance de la Minurso qui «demeure un élément central des efforts déployés par l'ONU pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable du conflit et assurant l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». Le Conseil de sécurité, qui a examiné ce rapport, a réaffirmé dans sa résolution 2440 de 2018 sa volonté «d'aider les parties à parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental», rappelle-t-il encore. M.Guterres ajouté que, dans son dernier rapport d'avril 2019 sur la question sahraouie, il a fait observer que «pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental, il faudrait une volonté politique forte non seulement de la part des parties et des Etats voisins, mais aussi de la communauté internationale». Ayant examiné le rapport d'avril 2019, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 2468 (2019) réaffirmant la volonté de l'organe suprême de l'ONU d'aider les partis à parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple sahraoui. Guterres relève que l'Assemblée générale de l'ONU a appuyé dans sa résolution 73/07 sur la question du Sahara occidental «le processus de négociation» initié par le Conseil de sécurité en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental et a loué les efforts déployés à cet égard par le secrétaire général et son envoyé personnel pour le Sahara occidental. La résolution 73/07, adoptée en décembre 2018, a souligné la nécessité pour les parties au conflit d'entrer de bonne foi et sans conditions préalables dans une phase de négociation plus intensive. Situation des militants et prisonniers sahraouis: des ONG interpellent le Conseil des droits de l'Homme Des ONG internationales ont interpellé le Conseil des droits de l'Homme des Nations unies, à Genève, sur la situation des droits de l'Homme et les crimes de guerre commis par les autorités d'occupation marocaines contre des civils sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental, soulignant notamment la situation déplorable des prisonniers politiques et des violences à l'encontre de militants et de journalistes sahraouis. S'exprimant lors de la 8e séance plénière de la 42e session du Conseil des droits de l'Homme des Nations unies à Genève, ces organisations internationales de défense des droits humains ont interpellé les membres du conseil sur la situation des droits de l'homme et sur les crimes de guerre commis par les autorités d'occupation marocaines contre des civils sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental, a indiqué mardi l'agence SPS. Il s'agit notamment du Mouvement de l'amitié entre les peuples et d'antiracisme, du Conseil international en faveur du procès équitable et des droits de l'homme et de l'Organisation de la France pour la liberté, qui ont alerté sur «les actes systématiques de racisme et de violations du droit international humanitaire commis par la puissance occupante contre des civils sahraouis, en particulier à l'encontre des militants des droits de l'Homme et des médias». Les ONG ont évoqué, dans ce contexte, la situation «déplorable» des prisonniers politiques sahraouis dans des prisons situées sur le territoire marocain détenus dans de très mauvaises conditions, en contradiction avec les articles de la quatrième Convention de Genève à laquelle le régime d'occupation marocain est partie signataire. Relevant le déni du droit des Sahraouis à l'autodétermination, condition préalable à la pleine jouissance des autres droits de l'homme, les organisations ont relevé, en outre, que l'occupation marocaine continue de piller les ressources naturelles du Sahara occidental, en collusion avec des sociétés multinationales dont certaines appartiennent à pays membres du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU. Le pillage des ressources sahraouies se poursuit malgré la publication de décisions et arrêts judiciaires sur l'illégalité de tout accord de partenariat avec le Royaume du Maroc couvrant le territoire et les eaux du Sahara occidental, ont ajouté les ONG. Face à ces "dépassements graves" et à la fréquence croissante d'actes qualifiés de crimes de guerre par le droit international humanitaire, les organisations de défense des droits de l'Homme se sont déclarées préoccupées par la situation au Sahara occidental, appelant le Conseil à prendre des mesures «efficaces» pour «garantir» et «contrôler» l'application des normes relatives aux droits de l'Homme des peuples sous occupation étrangère, et à fournir une protection juridique contre la violation de leurs droits conformément aux normes du droit international, en particulier la Convention de Genève de 1949. Les organisations non gouvernementales de défense des droits de l'homme ont renouvelé, à l'occasion, leur appel au Conseil des droits de l'homme des Nations unies pour organiser une grande table ronde sur les crimes de guerre et les violations des droits de l'homme au Sahara occidental occupé, en particulier le droit à l'autodétermination résultant de la poursuite de l'occupation militaire étrangère du Maroc et son refus de se conformer au droit international. RASD : Ould Salek condamne les déclarations du MAE marocain ? Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, a condamné le discours du ministre marocain des Affaires Etrangères (MAE), Nasser Bourita, prononcé devant l'Assemblée générale des Nations-Unies (ONU), affirmant que ce discours était une réitération de la politique d'intransigeance adoptée par l'occupation marocaine. «Le MAE marocain avait prononcé, hier, un discours devant l'Assemblée générale de l'ONU, dans lequel il a réitéré la position intransigeante habituelle de l'occupation marocaine, en répétant, avec arrogance, les mêmes arguments désuets», a indiqué M. Ould Salek dans une déclaration à la presse à New York. Pour le responsable sahraoui, «le discours du ministre marocain se heurte aujourd'hui à la réalité de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), qui s'assoie à côté du Maroc lors des foras internationaux», ajoutant que «ses arguments sont rejetés et réfutés par la communauté internationale». «La guerre hostile menée contre le peuple sahraoui et la politique expansionniste et intransigeante visant à gagner davantage de temps entraine, de plus en plus, le Maroc vers une situation inconnue et un avenir incertain et fait plonger son peuple dans la pauvreté, l'ignorance, la privation et la misère», a-t-il soutenu. Le peuple sahraoui, qui s'apprête à organiser le 15ème Congrès du Front Polisario «est déterminé, plus que jamais, à exercer sa souveraineté et recouvrer ses pleins droits, en dépit des manœuvres incessantes de l'occupation marocaine et de ses discours réfutés par la légalité internationale».